Au cours des cinq à dix prochaines années, la dépendance du brut produit par les Etats membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) augmentera dans le monde, estime le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) Nobuo Tanaka. Selon lui, ce phénomène tient à l'épuisement des réserves pétrolières dans les pays qui ne font pas partie de l'OPEP. "Etant donné que ces pays n'augmentent pas leurs fournitures de brut, mais les réduisent, la dépendance vis-à-vis de l'OPEP s'accroît", a déclaré M.Tanaka. En août dernier, l'IEA a augmenté de 100.000 barils par jour (b/j) sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2010 par rapport à son pronostic de juillet: elle mise désormais sur une demande de 86,6 millions de barils par jour (mbj) cette année et de 87,9 mbj en 2011. Selon l'agence, la hausse de la production pétrolière au Nigéria et dans les Emirats arabes unis a permis à l'OPEP de porter ses fournitures en juillet à 29,2 mbj, soit 220.000 b/j de plus qu'en juin. Les prévisions de l'agence sont généralement considérées comme des indicateurs de tendance pour l'industrie pétrolière. Les 12 membres de l'OPEP, qui incluent l'Arabie saoudite, l'Etat des émirats arabes unis et le Koweit, extraient près de 40% du pétrole mondial. Le mois dernier, l'Opep avait prévu que la demande mondiale allait augmenter de 1,8 million de barils par jour (mbj) en 2010 à 86,6 mbj. Une bonne partie de la demande supplémentaire de pétrole en 2010 devrait être satisfaite par des pays producteurs de brut non membres de l'OPEP, dont certains, comme la Russie, les Etats-Unis et la Chine, devraient voir leur production augmenter. Selon M. Tanaka, le marché est actuellement bien approvisionné. "Le niveau des stocks est toujours élevé dans les pays de l'OCDE", l'Organisation de coppération et de développement économiques. L'OPEP, a-t-il ajouté, a actuellement un bon niveau de capacités de production en réserve. Selement, il est difficile de prévoir quelle serait la décision que prendrait l'OPEP au cours de sa réunion du 15 octobre à Vienne. Le marché s'attend à ce que l'OPEP ne modifie pas ses quotas de production au cours de cette réunion. "Nous espérons que l'OPEP sera attentive aux fondamentaux et qu'elle agira rapidement", a conclu M. Tanaka. Notons que selon une enquête Reuters publiée mercredi, l 'offre de pétrole brut des 11 pays membres de l'Opep est tombée en août à son plus bas niveau depuis novembre 2009, un recul de la production en provenance du Nigéria, des Emirats arabes unis et d'Irak éclipsant une hausse de l'offre en Angola. L'offre s'est établie en moyenne à 26,83 millions de barils par jour (bpj) le mois dernier, contre 26,95 millions de bpj en juillet, selon cette étude.