Dans une interview qu'il a accordée à la radio nationale, le professeur Abderrahmane Mebtoul estime que les perspectives des réserves de Sonatrach ne peuvent se comprendre sans analyser les coûts internes et le vecteur prix international. Selon lui, ces coûts dépendent certes des investissements réalisés et de la durée de vie de chaque gisement ne devant pas comparer l'Algérie pour le gaz avec seulement moins de 3% de réserves mondiales prouvées (4500 milliards de mètres cubes gazeux ) contre moins de 1% pour le pétrole , (épuisement inévitable dans environ 16 ans) à la Russie ( 33% des réserves, l'Iran ( plus de 15% ) ou le Qatar 10% avec une population inférieure à une wilaya moyenne algérienne . Pour le prix international , ce dernier dépend d'un bon nombre de facteurs fluctuants : évolution de la croissance de l'économies mondiale , du futur modèle de consommation énergétique dont les énergies renouvelables (dont le solaire) , l'évolution du cours du dollar , les phénomènes spéculatifs, la concurrence d'anciens et de nouveaux producteurs ayant besoin de financement pour attirer l'investissement car nous sommes à l'ère de la mondialisation. Pour le gaz la nouvelle révolution technologique du forage horizontal qui a réduit les coûts de plus de 40% concernant le gaz non conventionnel a profondément bouleversé la stratégie gazière mondiale où le cours depuis plus d'une année ne dépasse pas 4/5dollars le million deBTU. Le repositionnement qui s'opère aux Etats-Unis vers le gaz non conventionnel au détriment du GNL ( le Department of Energy ayant revu à la baisse sa prévisions de demande de GNL de plus de 60 % à l'horizon 2020; d'où le gel voire l'abandon de plusieurs projets de regazéification), les USA selon certaines prospectives devant devenir exportateur net de gaz à l'horizon 2018, va modifier la donne au plan mondial -La mise sur le marché de capacités additionnelles de liquéfaction (57 Gm3) et de regazéification (260 Gm3) entre 2009 et 2013, ces surcapacités ne conduiront-ils pas à des taux d'utilisation très faibles des terminaux d'importation GNL avec comme résultat dans les prochaines années l'offre de GNL surpassant fortement la demande gazière globale, avec pour conséquence une pression accrue sur les prix , qui, selon Cedigaz ,dans son rapport de décembre 2009 devrait reculer , la mise sur le marché d'une offre disponible supérieure de 100 Gm3 ces deux dernières années, combinée à une forte réduction de la demande, rallongeant jusqu'à 2015-2016 la période actuelle de bulle gazière. Qu'en sera-t-il du prix du gaz avec la révolution gazière du gaz non conventionnel, du recyclage du CO2 du charbon (environ 200 années de réserves mondiales contre 40/50 ans pour le pétrole ) du nucléaire, des énergies renouvelables dont le solaire qui produit à grande échelle ne feront que réduire leurs coûts et entreront forcément en concurrence avec le gaz conventionnel. Il estime aussi, qu'il existe indéniablement des incertitudes sur le niveau des réserves des hydrocarbures rentables en Algérie horizon 2020. Pour lui , l'Algérie devra inéluctablement, si les cours du gaz (plus de 1/3 des recettes) et du pétrole se maintiennent au niveau actuel et au vu des programmes d'investissements publics de 286 milliards de dollars entre 2010/2014 , et sans afflux substantiel de l'investissement étranger, conduire à puiser dans les réserves de change.