L'Institut algero-tunisien d'économie douanière et des finances (IEDF) de Koléa (Tipasa), a organisé dimanche une rencontre-débat centrée et basée sur le thème " la privatisation", marqué par la présence de l'ambassadeur de Tunisie, de représentants de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI) et de la présidente de l'Association des femmes chefs d'entreprise. M. Ali Boukrami, directeur de l'IEDF et organisateur de cette rencontre destinée aux étudiants, a développé, dans son introduction, la question de l'évolution des privatisations avant de rappeler que cette rencontre fait suite à celle organisée il y a 13 années en Algérie, d'où, dira-t-il, "l'intérêt de voir comment le concept de privatisation a évolué voire même changé et le sera davantage dans les 30 prochaines années". Insistant sur la définition de ce concept, l'orateur a rappelé, dans ce contexte, que les privatisations ne concernaient pas uniquement "les économies planifiées de l'ancien système socialiste de transfert de propriété du secteur public au privé, mais également celle des pays libéraux dont les expériences différent d'une région à une autre, ne serait-ce qu'à travers les politiques de l'OMC et de l'Union européenne". L'enjeu aujourd'hui, selon lui, est de développer les capacités à "s'intégrer à l'économie mondiale en améliorant le pouvoir de négociation nationale vis-à-vis du reste du monde et en veillant à la promotion du secteur privé national ". Pour ce faire, indiquera M. Boukrami, il existe des mécanismes, à savoir "la transparence et la flexibilité, la normalisation comptable, la gestion des finances publiques coupant la relation trésor-banques et développant la comptabilité patrimoniale et une vision partagée sur les projets proposés ainsi que la libéralisation des services". Tout en citant des exemples pour mieux illustrer ses propos, le Dr Boukrami conclura son intervention en appelant à associer le secteur privé à la mise en oeuvre de cette politique par le renforcement de la qualité de ses relations avec les pouvoirs publics et l'élaboration d'un code de conduite suscitant l'adhésion des principaux acteurs et en procédant à une discipline interne dans ses rangs pour garantir sa crédibilité. Intervenant de son côté, M. Aïssa Hidouci, P-DG de Best Bank et ex ministre tunisien délégué à la privatisation, développera l'expérience tunisienne des privatisations ainsi que celles menées dans la sous-région et au Proche-Orient à la lumière de ce qui s'est fait au niveau mondial. Les conditions et le cadre général régissant toute politique de privatisation ont été développés par l'orateur qui a proposé 11 axes de réflexion qui se résument en un cadre juridique et institutionnel bien défini, des techniques de privatisation, le choix des acquéreurs, les modalités d'évaluation, le cadre incitatif, le soutien financier et enfin le développement d'un support d'information en vue de la mise en place d'un processus de communication et de médiatisation. La rencontre de Koléa, s'est achevée par un débat général et des conclusions susceptibles de "mener à bien cette opération en Algérie à la lumière de ce qui s'est fait chez nos voisins et dans le monde afin d'éviter les écueils et les erreurs commises ailleurs", a-t-on soutenu.