«Il y a une tendance qui incite à vendre en euros.» L'Algérie commence à prendre conscience des enjeux économiques étalés sur les marchés extérieurs. «Nos structures ont tendance à se modifier au niveau de la Banque centrale» a déclaré, hier, le ministre des Finances. Intervenant en marge d'un colloque international ayant pour thème «Questions identitaires et flux migratoires sélectifs» tenu à l'Ecole des impôts de Koléa, Karim Djoudi a souligné que «la Banque centrale a le rôle de sécuriser nos réserves de change et aussi d'apporter les éléments pour renforcer nos exportations. Il y a une tendance qui incite à vendre en euros». En clair, il est fort possible que les opérateurs nationaux profitent des opportunités de pouvoir exporter leurs produits vers des marchés lucratifs et avec plus de rentabilité. Pour ce qui est du colloque, M.Djoudi estime que l'objectif principal de son organisation est de «regrouper les compétences afin de débattre du processus de développement économique, social, psychologique, sociologique...». La rencontre a été une opportunité pour sortir avec des axes de réflexion pour s'intégrer au mieux dans cette nouvelle réalité du monde qu'est la mondialisation. Quant à la question de savoir si les pays émergents peuvent changer le cours des choses face à la mondialisation avec son lot de propositions relatives à l'immigration sélective, le ministre a indiqué que «rien n'est immuable et que seule la réflexion comme celle engagée aujourd'hui dans ce colloque international peut donner des réponses». En présence de plusieurs experts algériens et étrangers, notamment français, britanniques, et tunisiens, le ministre a exprimé la volonté de faire participer l'élite à la réflexion sur ce thème. M.Djoudi a chargé trois ateliers pour traiter la question de l'immigration sous la double perspective des questions identitaires et des impacts économiques. Ces ateliers de réflexion vont dégager une feuille de route sur la base de laquelle «les experts vont nous orienter sur ce que nous allons faire et ne pas faire», estime le ministre. Le directeur de l'Institut d'économie douanière et de fiscalité (Iedf) situera, quant à lui, le débat en disant que le phénomène de la mondialisation «est irréversible, il faut tenter de s'y intégrer en bonne intelligence». Pour ce qui est de l'avènement du numérique, le professeur Laïd Bouzidi dira que «la consécration de l'économie fondée sur la connaissance et l'apparition d'une concertation informelle constituent les paramètres déterminants pour l'étude des flux migratoires sélectifs. Cette étude reste marquée par une connaissance insuffisante de ce phénomène ou mouvement historique». Le colloque a porté, d'une manière générale, sur l'analyse comparée des statuts personnels, des comportements des immigrés dans les pays d'accueil et leurs relations avec leur pays d'origine. A l'ère du numérique, l'information, la connaissance et les flux financiers, entre autres, n'ont plus de frontières.