La fuite et le retour de la diaspora scientifique est une problématique qui fait l'objet depuis hier d'un débat dans le cadre d'un colloque qui fait participer l'élite à la réflexion sur ce thème. Ce rendez-vous organisé par l'Institut maghrébin des douanes et de la fiscalité (Imdf) de Koléa en collaboration avec l'université Jean-Moulin de Lyon a été l'occasion pour de nombreux experts du pays et de l'étranger de faire le point sur les flux migratoires sélectifs. Pour les uns la solution est dans la «création de nœuds par le biais des universités d'été par exemple», comme l'a préconisé Ali Kenz, professeur d'université à Nantes. Ce dernier prône l'intégration à distance de ceux qui sont partis, car, pour lui, «il ne faut pas se faire d'illusion sur le retour de ceux qui se sont installés dans d'autres pays». Pour les autres , il faudrait plutôt mettre en place des dispositifs à même de favoriser la prise en charge des compétences déjà sur place. Le professeur Ali Boukrami, directeur de l'Institut d'économie douanière et de fiscalité (Iedf), a, quant à lui, situé le débat en précisant que le phénomène de la mondialisation «étant irréversible», il faut tenter de s'y intégrer en bonne intelligence. Pour cela, il faudrait mettre l'accent sur l'étroite relation qui existe entre la croissance économique d'un pays et la mobilité de ses scientifiques. Toutefois, l'immigration choisie demeure peu connue, selon lui. Le responsable de l'Iedf relèvera à cet effet, les différents facteurs contribuant à la prolifération de ce phénomène. Il s'agit, entre autres, de l'«avènement du numérique, la consécration de l'économie fondée sur la connaissance et l'apparition d'une concertation informelle au plus haut niveau mondial». La présence des autorités à ce colloque sur les questions identitaires et les flux migratoires a été marquée notamment par l'intervention du ministre des Finances, Karim Djoudi qui a appelé à engager à travers ce rendez-vous, des pistes de réflexion pour s'intégrer au mieux dans cette nouvelle réalité du monde qui est la mondialisation de l'économie» Après avoir énoncé ses différentes propositions relatives à l'immigration sélective, Karim Djoudi a indiqué que «rien n'est immuable et que seule la réflexion comme celle engagée aujourd'hui dans ce colloque international peut donner des réponses».