Un appareil de l'armée de l'air israélienne a fait feu sur un véhicule à Ghaza, tuant un passant et blessant les deux activistes du Hamas qui étaient à bord de la voiture, ont rapporté des responsables médicaux palestiniens. Le passant tué était un homme de plus de 70 ans. Deux autres passants ont été blessés. L'armée israélienne a déclaré avoir visé deux activistes impliqués dans des tirs de roquettes Kassam contre le territoire israélien. Quelques heures plus tôt, plusieurs roquettes s'étaient abattues sur la ville de Sderot, dans le sud d'Israël, faisant trois blessés dont un grave. Mercredi dernier, une femme avait été tuée et plusieurs habitants de Sderot avaient été blessés dans l'explosion d'une autre roquette. Le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a eu dimanche une conversation téléphonique avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, auquel il a demandé de prendre des mesures pour empêcher les activistes de tirer des roquettes, a indiqué un porte-parole du ministère israélien. "Le ministre de la Défense a déclaré (à Abbas) qu'Israël ne tolèrerait pas la poursuite de tirs de roquettes", a dit le porte-parole en ajoutant que les deux hommes devaient se parler de nouveau. Abbas a quant à lui prôné l'instauration d'un "cessez-le-feu mutuel" à Ghaza et en Cisjordanie, a-t-on appris de source autorisée. Peretz lui a rétorqué qu'il n'y aurait pas de cessez-le-feu "aussi longtemps que des roquettes s'abattront sur nos villes et nos villages", a-t-on ajouté. Leur dernier contact remontait à octobre. Le véhicule atteint par l'armée de l'air a été visé à proximité d'une mosquée du quartier de Zeitoune à Ghaza, alors que des fidèles revenaient des prières, ont indiqué des témoins. Zeitoune est connu comme un bastion d'activistes en lutte contre Israël. Dans la nuit de samedi à dimanche, l'armée israélienne avait annulé une frappe aérienne prévue contre la maison d'un activiste des Comités de résistance populaire dans la bande de Ghaza où s'étaient retranchés plusieurs centaines de Palestiniens. Comme elle le fait régulièrement, l'armée israélienne avait averti les occupants de la maison visée, dans le camp de réfugiés de Djabaliya, de l'imminence du raid aérien. Mais des centaines de voisins et de manifestants se sont alors rassemblés devant le bâtiment et plusieurs d'entre eux se sont barricadés à l'intérieur ou installés sur le toit. La manifestation, la première du genre selon des sources palestiniennes, était conduite par Nizar Rayan, un haut responsable du Hamas, et retransmise en directe par la télévision palestinienne. Sur une autre registre, la participation du Hamas à un éventuel gouvernement d'union dépendra des engagements obtenus en vue de la levée de l'embargo financier occidental, a indiqué Ismaïl Haniyeh, Premier ministre palestinien issu du mouvement islamiste. "Nous avons besoin de documents et de garanties plus importantes. Nous devons sentir qu'ils seront tenus de lever le siège en échange de cette grande initiative", a-t-il déclaré à la presse. Ce gouvernement d'union, que le Hamas et le Fatah de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, s'efforcent de mettre sur pied, pourrait amener les puissances occidentales à reprendre leur aide directe, suspendue en mars lorsque le mouvement de la résistance islamique est arrivé aux affaires. "Nous n'allons pas y aller uniquement pour la photo. Nous voulons jeter les bases d'une réelle union nationale, pour un véritable partenariat politique", a souligné le chef du gouvernement. "Aussi, les Etats-Unis, les Européens et nos frères arabes doivent ils assumer leurs responsabilités en mettant fin au siège imposé au peuple palestinien", a-t-il poursuivi, exhortant par ailleurs l'Etat juif à libérer les prisonniers palestiniens et les élus de sa formation détenus en Israël. Hamas et Fatah, a précisé le chef du gouvernement, se sont engagés dans un dialogue intense et suivi, mais un délai supplémentaire est nécessaire pour achever la formation de ce gouvernement de techniciens.