Comme pour mettre de l'huile sur le feu, l'armée de l'air israélienne a effectué, depuis mercredi dernier, plusieurs raids contre des positions et des véhicules appartenant à des membres du Hamas. Ghaza : De notre correspondant En effet, alors que les affrontements entre les militants des mouvements Fatah et Hamas se poursuivent dans la ville de Ghaza, le gouvernement israélien a donné le feu vert à son armée de porter atteinte au mouvement islamiste Hamas, qui a revendiqué dernièrement les tirs de dizaines de roquettes artisanales contre la ville israélienne de Sderot, proche de la bande de Ghaza. Ces roquettes ont causé des blessures à 21 personnes et un exode de la population de cette petite ville vers d'autres lieux plus sûrs. Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, avait mis en garde mercredi contre une réaction « sévère » de son pays aux tirs de roquettes incessants depuis la bande de Ghaza contre le sud d'Israël. Olmert a visité la ville en question et a désapprouvé le départ de la population qui, selon lui, représente une victoire morale au mouvement Hamas. La série de raids a commencé, mercredi, à Rafah au sud de la bande de Ghaza, avec la destruction par des avions de chasse F16, du siège de la force exécutive, relevant du ministère de l'Intérieur, dont les éléments sont issus principalement du mouvement islamiste Hamas. Cette force créée au mois de mars 2006, dès la mise en place du précédent gouvernement dont la totalité des ministres étaient Hamsaouis, a été, dès ses débuts, un point de discorde entre le Hamas d'un côté, le Fatah et la présidence de l'Autorité palestinienne de l'autre, pour lesquels cette force est illégale. La force exécutive a été accusée d'être responsable de l'assassinat de plusieurs cadres du Fatah, bien avant les heurts actuels entre les partisans des deux camps. Les raids israéliens ont fait 14 morts et des dizaines de blessés. Six morts à Rafah, huit à Ghaza. Les raids effectués à Ghaza, en début d'après-midi, ont ciblé le siège de la force exécutive, un véhicule transportant des militants du Hamas et des éléments qui gardaient la maison du porte-parole du ministère de l'Intérieur Khaled Abou Hilal. Le raid le plus puissant est celui qui a visé le siège de la force exécutive en plein Ghaza-ville. En plus du bâtiment complètement pulvérisé, plusieurs maisons du voisinage ont été fortement endommagées. Plus d'une trentaine de civils, dont des femmes et des enfants, ont été blessés à l'intérieur de leurs domiciles par des éclats et des débris de verre des fenêtres brisées. Deux éléments de la force exécutive ont été tués dans ce raid. Un chef local des brigades Ezzeddine Al Qassam, branche armée du Hamas, a été gravement blessé et son compagnon a été tué peu après dans la voiture détruite par un missile air-sol, dans la rue Al Jala. L'attaque contre les gardes de Abou Hilal, positionnés dans la même rue, a fait un mort, appartenant à la force exécutive. Dans le sud de la bande de Ghaza, deux adolescents à bord d'une voiture ont été tués et leur sœur grièvement blessée en début de soirée dans un raid aérien à Soufa, près de Rafah, non loin d'un point de passage entre Israël et la bande de Ghaza. Un premier bilan avait fait état de trois morts. Après la frappe du siège de la force exécutive, à Ghaza, le Hamas a crié vengeance. « Toutes les options contre l'ennemi sioniste sont ouvertes, y compris des attaques suicide en temps, en heure et dans le lieu approprié », a réagi Abou Obeida, le porte-parole de la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine Al Qassam. L'aviation israélienne a poursuivi ses raids hier. Cinq éléments des brigades Ezzeddine Al Qassam ont été déchiquetés par une roquette air-sol tirée par un drone (avion espion, juste avant l'aube dans la région d'Al Zeitoun, à l'est de la ville de Ghaza alors qu'ils se trouvaient dans une de leur position avancée). A noter aussi que quelques chars israéliens ont franchi jeudi la ligne de démarcation en direction du nord de la bande de Ghaza, d'où sont lancées les roquettes artisanales palestiniennes. « Quelques blindés sont entrés dans le nord de la bande de Ghaza à des fins défensives et sans s'éloigner de la barrière » séparant Israël du territoire palestinien, a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne.