Le ministre italien des Affaires étrangères, M. Massimo D'Alema, est depuis hier à Alger pour une visite destinée à consolider la coopération bilatérale et le dialogue politique entre les deux pays. Le secteur énergétique qui constitue un point fondamental dans les relations entre l'Algérie et l'Italie, sera au centre des entretiens du chef de la diplomatie italienne avec les responsables algériens. Il sera question d'évaluer les progrès accomplis dans la consolidation du partenariat énergétique, avec le lancement futur du gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne (Galsi). Pour rappel, ce projet de gazoduc a connu une avancée considérable lors de la dernière visite du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, en Italie où les deux parties ont réaffirmé leur engagement sérieux et durable à propos de la construction de ce deuxième gazoduc, Galsi, qui devra relier Al Kala à la Toscane, via la Sardaigne et qui acheminera 8 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires vers la péninsule. Cette virée italienne de M. Khelil a permis l'accélération de la concrétisation de l'accord intergouvernemental relatif au projet. Un accord est attendu au courant du mois prochain. L'accord intergouvernemental permettra après sa signature le lancement de la construction de cet imposant ouvrage. Long de 1200 km et à une profondeur de 1800 m (le pipeline sous-marin n'est qu'à 1200 m), Galsi coûtera deux milliards d'euros environ, sans compter le tronçon du territoire algérien. Le projet devra voir le jour avant la fin 2011. Il faut dire que lorsqu'il s'agit de gaz, les Italiens ne ménagent pas leurs efforts. Déjà, à l'occasion de la visite de Romano Prodi à Alger, en novembre passé, cinq accords de commercialisation de gaz ont été signés entre Sonatrach et des entreprises italiennes (Enel, Edison, World Energy, Hera et Ascopiav). Les accords portaient sur la commercialisation vers l'Italie de 6 milliards de m3 par an, à raison de 2 milliards de m3 pour chacune des compagnies. Edison pour 2 milliards de m3/an, Enel 2 milliards de m3/an, Hera 1 milliard de m3/an, Ascopiave 500 millions de m3/an et Worldenergy 500 millions de m3/an. L'Italie a toujours tenu à être en avance sur ses pairs européens dans sa politique énergétique avec l'Algérie. En fait, si l'Italie insiste sur l'intensification de sa coopération avec l'Algérie dans le domaine énergétique c'est qu'elle tient à participer, selon des déclarations d'officiels italiens, dans la mise en place "d'une dynamique de marché claire en matière de prix du gaz". Par ailleurs, l'Algérie ambitionne de commercialiser directement, grâce aux gazoducs Transmed et Galsi, 4 milliards de mètres cubes de gaz sur le marché italien. A cet effet, une société de commercialisation du gaz, dénommée Sonatrach Gas Italia, a déjà été créée en juillet 2006. Cette société semble bien se placer sur le marché puisque 80 sociétés italiennes ont déjà exprimé leur désir de voir la filiale de Sonatrach en Italie leur fournir du gaz qu'ils ne peuvent obtenir autrement sur le marché dominé par les grands importateurs.