“Une interruption des stocks de médicaments est prévue pour septembre prochain", a annoncé le secrétaire général de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), M, Nabil Mellah. Lors d'une conférence-débat, organisée, hier, au centre de presse "El Moudjahid", les représentants de l'Unop ont affiché leur réticence quant à la politique employée par le gouvernement envers l'industrie pharmaceutique nationale. Cette rencontre intervient au lendemain d'un Conseil des ministres où l'accent été mis sur l'encouragement du médicament générique. A ce propos, le SG de l'Unop, M. Melah, a noté que "85% de la production nationale est générique". "Avec l'obligation d'importer 45% du générique, on encourage l'importation au lieu de la production locale". Dans son exposé sur la situation actuelle de l'industrie pharmaceutique, M. Mellah estime que le marché algérien, qui est le plus grand marché du Maghreb, va connaître une pénurie dans les mois à venir. Cette rupture de stocks survient suite à la décision du ministère de la Santé de suspendre, le 31 décembre 2007, les programmes d'importation des médicaments et d'imposer des quotas aux importateurs. Cependant, le même problème de rupture est envisageable, en septembre prochain, à cause de la faiblesse de la production locale. A cette occasion, le président de l'Unop, M. Amar Ziad, a rappelé que la part de l'importation des produits pharmaceutiques est de 70% du marché, avec une facture de 1,3 milliard de dollars. Quant à la capacité de production locale, elle ne dépasse pas les 30 % des besoins nationaux. Elle est évaluée à 400 millions de dollars. 120 millions de dollars de ce chiffre d'affaires est réalisé par Saidal et le reste par des producteurs privés. M. Amar Ziad a déclaré que "le lancement de l'industrie pharmaceutique locale passe avant tout par un cadre réglementaire sûr, prévisible, transparent et stable". Il estime qu'"il n'y a pas de stabilité au niveau de la direction de la pharmacie". "Le poste de directeur est devenu un poste politique". "A chaque fois qu'un ministre change, le directeur change aussi", a-t-il noté. De son côté, le secrétaire général de l'UNOP a évoqué la discrimination à l'encontre de la production nationale. Il estime qu'"avant même l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, le secteur pharmaceutique algérien souffre de tous les inconvénients de l'adhésion à cette organisation". Le produit algérien, malgré sa qualité, a du mal à se vendre dans les marchés étrangers à cause du protectionnisme qu'exercent ces pays, qui sont en grande partie adhérents à l'Organisation mondiale du commerce. En revanche, l'Algérie pratique une politique d'ouverture aux produits étrangers et encourage l'importation au détriment de la production locale. "Continuer sur cette ligne, peut anéantir le tissu industriel national", a indiqué, M. Melah. Par ailleurs, lors de cette rencontre, une question sur la hausse des prix du médicament a été posée. Le président de l'UNOP estime que les prix ont augmenté à cause de la dévaluation du dinar face à l'euro. Cependant, il a noté que le prix à l'étiquette n'est pas de la responsabilité de l'importateur.