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"Crise, reconfiguration du pouvoir économique mondial et place de l'Algérie dans les relations internationales"
Publié dans Le Maghreb le 18 - 09 - 2010

Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert International professeur d'Université en management stratégique (Algérie)
J'articulerai ma démonstration en six parties interdépendantes : 1.-les leçons de la crise économique d'octobre 1929 et d'octobre 2008 ; -2.-crise et accroissement de l'endettement des Etats ; -3.-stratégie américano- chinoise face à la cotation du dollar, fonds souverains et finance islamique ;
4.-sans croissance, l'inflation est -elle la solution pour éponger la dette publique, limite des politiques monétaires classiques et a t- on tiré
toutes les leçons de la crise d'octobre 2008 ; 5.- l'urgence d'un nouveau modèle de consommation énergétique au niveau mondial et l'atténuation de la
bipolarisation des inégalités Nord/Sud ;- 6- enfin - place de l'Algérie dans les relations internationales
PREMIERE PARTIE
Les leçons de la crise économique d'octobre 1929 et d'octobre 2008
Simple coïncidence ou ironie de l'histoire c'est le même mois mais à des dizaines de décennies d'intervalle.
1.-Les leçons de la crise économique- mondiale d'octobre 1929
Le krach d'octobre 1929 est consécutif à une bulle spéculative, dont la genèse remonte à 1927. La bulle fut amplifiée par le nouveau système d'achat à crédit d'actions, les investisseurs pouvant acheter des titres avec une couverture de seulement 10 %, le taux d'emprunt étant fonction du taux d'intérêt à court terme et la pérennité de ce système dépendant donc de la différence entre le taux d'appréciation des actions et ce taux d'emprunt.
C'est le 24 octobre 1929 que la fameuse crise se déclencha aux Etats-Unis ; on appela ce jour le " jeudi noir " ou Black Thursday. A la mi-octobre 1929, l'annonce de la baisse des bénéfices des industries poussa les spéculateurs à vendre leurs actions pendant que le cours de Wall Street était encore élevé. Cette vente entraîna une chute encore plus rapide des actions, plus de 16 millions de titres seront bradés sur le marché, sans trouver toutefois preneur. Les épargnants paniquent et se précipitent auprès de leurs banques pour retirer leur argent.
Bientôt des centaines de milliers d'actionnaires se trouvèrent ruinés. Un grand nombre de banques n'ayant pas les moyens de rembourser leurs clients firent faillites. Pour s'en sortir, le seul moyen des banques furent de stopper les prêts à l'étranger et de réclamer le remboursement de ceux déjà effectués. De plus les capitaux américains cessèrent de circuler autour de la planète.
La conséquence inévitable fut l'expansion de la crise à l'ensemble des pays industrialisés. Entre le 22 octobre et le 13 novembre 2009, l 'indice Dow Jones passe de 326,51 à 198,69 (39 %), ce qui correspond à une perte virtuelle de 30 milliards de dollars, dix fois le budget de l'État fédéral américain de cette époque. Par un effet de dominos, c'est l'ensemble de la Bourse qui s'effondre, et la chute de 1930 à 1932 est supérieure à celle de l'année 1929.
Le 8 juillet 1932, le Dow Jones tombe à 41,22, son plus bas niveau depuis sa création en 1896. La baisse des prix fut générale et atteint environ 30% de1929 à 1932. Suite à la hausse des taux d'intérêt en avril 1929, lorsque survient la première stagnation des cours, le remboursement des intérêts devient supérieur aux gains boursiers et l'économie réelle montre des signes de faiblesses dont notamment la chute drastique de la production automobile qui était le levier de la dynamique industrielle. Ce ralentissement est en partie dû à un phénomène d'asphyxie : les capitaux disponibles accourent à la bourse plutôt que vers l'économie " réelle ". La perte de confiance due à la crise boursière affecte la consommation et les investissements lors des mois suivant le krach. Les crédits se tarissant, la consommation, l'investissement et la production continuent de chuter, le chômage explose (de 1,5 millions à 15 millions en 1933), et la crise bancaire devient une crise économique en 1931. Les mesures protectionnistes, t- elles que la loi Hawley-Smoot de 1930 sur les droits de douane, les différentes dévaluations des monnaies (les politiques de cette époque privilégiant les Etats nations) favorisent la propagation de la crise à toutes les économies occidentales à partir de 1931.
Début 1933, les profondes crises sociales et économiques favorisèrent les interventions publiques. Début 1933 la crise était au plus haut aux Etats-Unis, le nouveau président, fraîchement élu, Franklin D. Roosevelt, lança le New Deal caractérisé par l'intervention accrue de l'Etat, les investissements dans les infrastructures pour lutter contre le chômage et ce au moyen du déficit budgétaire. La dépression recula un peu, mais c'est surtout l'entrée en guerre des Etats-Unis grâce aux commandes dépenses militaires qui l'atténua en 1941.
En Allemagne et en France on adopta aussi les théories de Keynes : les dépenses publiques devaient compenser le manque d'investissements privés. Sur le plan politique, l'extrême droite française s'était renforcée, mais le Front Populaire face à cette crise remporta les élections en 1936.
En Allemagne la situation ne se stabilisa pas vraiment et avec l'hyperinflation la crise avait permis à un homme de parvenir au pouvoir, Adolf Hitler. Il en fut de même en Italie avec l'arrivée de Mussolini. Aussi, l'histoire économique des crises nous enseigne qu'existe un lien dialectique entre crise financière, crise économique, crise sociale et crise politique, favorise des réflexes protectionnistes néfastes à l'expansion de l'économie mondiale et parfois des guerres.
2- Crise d'octobre 2008 et impact sur la sphère réelle
Il est utile au préalable de résumer l'origine de la crise des prêts hypothécaires d'août 2007, où des titres ont été adossés qu'à des entrées virtuelles, qui s'est faite en cinq étapes :
a- les banques ont fait des prêts immobiliers à des ménages insolvables ou présentant peu de garanties, à des taux d'intérêts élevés ;
b- diffusion des mauvaises créances dans le marché : pour évacuer les risques, les banques "titrisent" leurs créances, c'est-à-dire qu'elles découpent leur dette en produits financiers pour la revendre sur le marché. La mondialisation a fait le reste, en diffusant ces titres à risque dans les portefeuilles d'investisseurs de toute la planète. Les fonds spéculatifs (hedge funds) ont été de gros acheteurs de subprimes, souvent à crédit pour doper leurs rendements (jusqu'à 30 % par an), et faire jouer l'effet de levier, les hedge funds empruntant jusqu'à 90 % des sommes nécessaires ;
c- retournement du marché immobilier américain : vers fin 2005, les taux d'intérêts américains ont commencé à remonter alors que le marché financier s'essoufflait. Des milliers de ménages ont été incapables d'honorer leurs remboursements entraînant des pertes pour les banques et les investisseurs qui ont achetés les titres obligataires ont vu leur valeur s'effondrer;
d-crise de confiance : les banques se sont retrouvées dans une situation ou comme dans un jeu de poker , elles savent ce qu'elles ont dans leur bilan , mais pas ce qui se trouve dans celui des autres car ces mauvais crédits immobiliers ont été achetés un peu partout dans le monde et on ne sait pas quelle est la répartition du risque d'où une grave crise de confiance et cette situation paralyse le marché inter- bancaire, les banques ne se prêtant plus ou très peu craignant que leurs homologues soient dans une ligne rouge ;
e- intervention des banques centrales : face à la paralysie du marché, les banque centrales sont intervenus début août 2007 en injectant plusieurs centaines de milliards de dollars et d'euros de liquidités, les actifs toxiques continuant de produire leurs effets comme en témoigne la récente semi -faillite immobilière d'Abu Dhabi et la crise grecque démontrant que les ondes de chocs ne sont pas encore termines.
DEUXIEME PARTIE
Crise et accroissement de l'endettement des Etats
1- Perspectives de l'économie mondiale
Dans son rapport publié courant janvier 2010, la banque mondiale (BM) note que le pire de la crise financière est derrière nous et la reprise économique mondiale est en cours, mais que cette reprise est fragile, l'ampleur globale de la reprise et sa durabilité dépendant du redressement de la demande des ménages et des entreprises sur les prochains trimestres 2010/2011. Selon le scénario de base de la BM, la croissance mondiale devrait atteindre 2,7 % en 2010 et 3,2 % en 2011 après s'être contractée à 2,2 % en 2009.
Les hausses les plus marquées sont à signaler dans les pays en développement d'Asie de l'Est, reflétant, du moins en partie, le programme de relance de 4 000 milliards de yuans (soit 12 % du PIB) mis en place par les autorités chinoises jusqu'en 2010 (au titre duquel environ la moitié des dépenses ont déjà été réalisées). Selon la BM, on ne peut cependant pas exclure l'hypothèse d'une rechute en 2011, s'il advenait que la dépense publique se ralentisse et que la croissance ne soit pas reprise par l'entreprise privée, et ce à mesure de l'atténuation de l'impact des mesures de relance budgétaires et monétaires sur la croissance.
Certes, après leur stabilisation, les marchés financiers se redressent mais ils restent fragiles. La liquidité interbancaire, telle que mesurée par l'écart entre les taux d'intérêt appliqués entre banques et ceux dont elles doivent s'acquitter auprès des banques centrales, a reculé d'un sommet historique de 366 points de base sur les marchés en dollars à moins de 15 points de base.
Aussi, face à cette situation, la reprise pour 2010 sera relativement molle en Europe et aux USA, et une reprise beaucoup plus dynamique de la Chine est prévue. Pour preuve, la faible reprise de la sphère réelle, le nombre de sans-emploi dans le monde ayant atteint près de 212 millions en 2009, en raison d'une hausse sans précédent de 34 millions par rapport à 2007, à la veille de la crise économique mondiale, a annoncé le Bureau international du Travail (BIT) dans son rapport annuel sur les tendances mondiales de l'emploi publié fin janvier 2010. S'appuyant sur les prévisions économiques du FMI, le BIT estime que le chômage devrait rester élevé en 2010, notamment dans les économies développées et l'Union européenne où un surcroît de 3 millions de personnes pourrait grossir les rangs des chômeurs en 2010.
En outre, le nombre de jeunes au chômage a augmenté de 10,2 millions entre 2007 et 2009, soit la plus forte hausse enregistrée depuis au moins 1991.
Le rapport souligne que, même si les mesures de relance coordonnées semblent avoir évité une catastrophe économique et sociale bien plus grave, des millions de personnes de par le monde sont toujours privées d'emplois, d'allocation chômage ou de toute autre forme viable de protection sociale.
Pour le BIT, la proportion de travailleurs en situation d'emplois vulnérables dans le monde est évaluée à plus de 1,5 milliard, soit plus de la moitié (50,6 %) de la main-d'œuvre mondiale. Et ce nombre est susceptible d'avoir augmenté de plus de 100 millions entre 2008 et 2009. Le rapport indique également que 633 millions de travailleurs et leurs familles vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour en 2008, avec pas moins de 215 millions d'autres travailleurs vivant à la limite et courent le risque de tomber dans la pauvreté en 2009.


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