Une foule nombreuse a accompagné ,hier au cimetière de Sidi M'hamed, le comédien Larbi Zekkal, décédé brutalement vendredi dernier après une chute mortelle du premier étage du balcon de son domicile, sis au boulevrad des martyrs, juste devant l'Entreprise nationale de télévision. Le discret Ammi, Larbi qui représente la première génération des acteurs algériens d'avant l'indépendance, s'en est allé à l'âge de 76 ans. Dieu seul sait que dans les milieux artistiques, les acteurs de la vie culturelle butent généralement sur des conflits d'intérêt, de vengeance et de rancune, mais le trépas de Ammi Larbi n'a laissé personne indifférent. La brutalité de ce décès a profondément touché ses collénes comme Saïd et Mohamed Hilmi, Mustapha Preur et même les plus jeunes qui avaient tous tenu à rendre un ultime hommage à cette figure incontournable du petit et grand écran algérien. Tout aussi éprouvée, la ministre de la Culture Khalida Toumi s'est, aussitôt après cette chute, dans la matinée de ce vendredi ,rendue au domicile de Ammi Larbi, qui a rendu l'âme après son admission à l'hôpital Mustapha. Le défunt avait entamé sa carrière dans l'arène du quatrième art autour des années 50 en même temps que d'autres noms comme le défunt Rouiched, Toumi, les Hilmi et autres de ses alter égo. Vers la fin des années 60, après l'indépendance de l'Algérie, Larbi Zekkal a été distribué dans la quasi-totalité des films traduisant la lutte de libération nationale à l'exemple du pathétique "La Bataille d'Alger" de Ponté- Corvo, le lauréat de la palme d'or à Cannes 1976, "Chronique des années de braise" de Lakhdar Hamina, "Le vent du Sud", et bien d'autres comme "L'honneur de la tribu", ou plus récemment "L'opium et le bâton de Bouguermouh. Film de guerre, film d'aventure comme "Bâton rouge" de Rachid Bouchareb, " De Hollywood à Tamanrasset, " " Moissons d'acier ", " l'Honneur de la tribu ", Larbi Zekkal s'est illustré dans tous les rôles. Récemment, l'APC de Sidi M'hamed lui a rendu un vibrant hommage en projetant un documentaire sur sa carrière en présence des ses proches et de nombreux artistes. Né le 19 mai 1934 à Alger, le défunt a tourné la majeure partie des réalisations cinématographiques après l'indépendance. Ammi Larbi a joué, avec une grande réussite, des rôles dans plusieurs pièces de théâtre et avait même été assistant de metteur en scène de la pièce "Hia qalet ouana qolt" (Elle a dit et moi j'ai dit). De par sa forte personnalité et ses qualités de comédien hors pair, Larbi Zekkal s'est distingué dans plusieurs pièces de théâtre dont "La mort d'un commis voyageur" de Fouzia Ait El Hadj "La règle et l'exception" de Slimane Benaïssa. Dans les années 2000, Larbi Zekkal s'est illustré dans des films sociopolitiques comme " Douar N'ssa " de Mohamed Chouikh, " Beur, Blanc, Rouge " de Mahmoud Zemmouri, historiques "Si Mhand U M'hand, l'insoumis " de Lyazi Khodja ainsi que le film de la discorde qui sortira le 22 septembre, " Hors-la-loi " de Rachid Bouchareb. Homme discret, conservateur et généreux Ammi Larbi s'est distingué dans plus d'une quarantaine de productions, qui sont des références de notre cinéma et théâtre. Le décès du comédien sera sans doute une grande perte pour notre 7ème art qui peine déjà à remonter la pente. Repose en paix Ammi Larbi.