Photo : Slimene S.A. Une foule d'artistes et de personnalités publiques s'est déplacée hier au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, pour rendre un dernier hommage au grand comédien Larbi Zekkal, qui s'est éteint vendredi dernier. Ahmed Kada, dit Krikeche, comédien « Notre dernière rencontre remonte à notre pèlerinage aux Lieux Saints que nous avons effectué en compagnie de nombreux artistes. Je garde de lui une image d'un homme d'une gentillesse incomparable doublée d'une timidité et d'une discrétion propres à lui. C'est aussi un artiste complet, professionnel dans tous les sens du mot, avec qui j'ai partagé certains plateaux, notamment dans le film d'Ahmed Rachedi, L'Opium et le Bâton ». Boualem Bennani, comédien « J'ai connu Larbi Zekkal sur les planches. On a beaucoup travaillé dans le théâtre, où il a tout donné (répertoire classique, universel et populaire). Il s'agit d'une denrée rare dans le monde de la culture. Pour ce qui est du cinéma, j'ai effectué ma première apparition télévisée dans le film de Slim Riad, Le Vent du Sud, en sa compagnie comme j'ai eu à partager avec lui d'autres projets tels que Babor Dzaïr de Merzak Allouache. Des artistes de sa trempe, j'insiste, ne courent plus les rues de nos jours. Sur le plan personnel, Larbi Zekkal demeure encore cet homme réservé et timide à la gentillesse jamais démentie. Voilà, je suis peiné. La culture algérienne perd un de ses symboles. C'est un big man » Sid-Ali Kouiret, comédien «Après une amitié qui aura duré quelque 60 ans, je ne cesserai jamais de dire que Larbi Zekkal est un homme sage. Un artiste formé chez les monuments du théâtre, à l'image de Mahieddine Bachetrazi, Mustapha Kateb, Allel Mouhib. C'est une énorme perte pour l'Algérie». M'hamed Benguettaf, comédien et directeur du TNA «Larbi Zekkal demeure un grand monsieur du théâtre, après une carrière de 60 ans entièrement dédiée au quatrième et au septième arts. Tout simplement, c'est l'un des meilleurs comédiens que le théâtre algérien ait connu». Saïd Hilmi, comédien «C'est une grosse perte pour l'Algérie. Il est parti sans nous dire au revoir, laissant son œuvre magistrale inachevée. Larbi Zekkal demeure l'éternel incompris au talent magistral. J'ai eu à découvrir ses prouesses artistiques dans une pléiade de films qu'on a partagés ensemble. Il a joué neuf fois mon père, et sept fois mon frère». Mahmoud Zemmouri, réalisateur «Larbi Zekkal était un artiste qui se donnait à fond dans son boulot. C'est le comédien parfait, avec qui tout réalisateur travaille sans se faire le moindre soucis. Je l'ai découvert en 1958 dans une pièce « Enneffa » avec Keltoum à l'ex-salle Pierre Bordes (Aujourd'hui Ibn Khaldoun) dans le cadre des pièces théâtrales qu'on passait en direct à la télévision. Déjà, je le trouvais formidable. Que vous dire alors de le voir évoluer derrière ma caméra, que ce soit dans De Hollywood à Tamanrasset, L'honneur de la tribu ou encore Beur, Blanc, Rouge… L'acteur Larbi Zekkal, décédé vendredi à l'âge de76 ans, a été inhumé hier après la prière du Dhor au cimetière de Sidi M'hamed à Alger. Des représentants du monde de l'art, notamment du cinéma, ses amis et des membres de sa famille ainsi qu'une foule nombreuse ont assisté à son enterrement.