L'opération de rachat de Djezzy par l'Etat suit son cours. Le ministre des Finances, qui est revenu sur ce dossier, a été, certes, avare en déclarations même s'il s'est montré catégorique en déclarant que " les choses sont engagées ". Invité de la Chaîne III de la Radio nationale, le premier argentier du pays confirme ainsi l'engagement de l'Etat à mener cette opération de rachat jusqu'à son terme. Dans ce registre, il y a le droit de préemption qui donne la possibilité à l'Etat de reprendre les actifs lorsque les engagements ne sont pas respectés. Et Karim Djoudi de préciser que des " cas existent " mais sans les nommer. Le ministre a, par la suite, abordé plusieurs questions dont certaines ont suscité le mécontentement des opérateurs économiques. A commencer par le crédit documentaire (Credoc) qui était perçu comme une entrave, mais le ministre des Finances donne un autre son de cloche affirmant que le " Credoc a été allégé mais reste le mode de financement qui permet la transparence en identifiant les prix et la qualité des produits importés ". Selon lui, la mise en place de ce système de paiement des importations vise, essentiellement , la " mise à niveau du commerce extérieur ", ajoutant que c'est le meilleur moyen pour protéger l'économie nationale. Autre question soulevée a trait au volume des investissements directs étrangers en Algérie. Un volume en nette baisse en raison de la " crise économique mondiale ". Néanmoins, Karim Djoudi, qui admet cet état de fait, estime que parallèlement à cette baisse les " flux financiers ont augmenté " sans fournir de données chiffrées. Pour étayer ses dires, il affirme que de nombreuses entreprises étrangères souhaitent s'installer en Algérie. Notre pays, poursuit-il, est une " niche pour la croissance qui est enregistrée dans 4 secteurs, à savoir l'industrie de transformation, les services, le BTPH et l'agriculture". Mais des efforts sont encore à consentir pour asseoir un climat des affaires plus attrayant. Sur ce point, le ministre reconnaît qu'un travail en matière de vulgarisation et d'explication est plus que nécessaire. " Il ne s'agit pas de verrouiller mais de réguler ", a-t-il dit. Le gouvernement, poursuit, Karim Djoudi, fait de la diversification de l'économie nationale une des priorités à concrétiser. Des mesures sont prises dans ce sens comme l'obligation faite aux investisseurs étrangers de s'associer avec les nationaux à hauteur de 51%. Une décision dictée par un " contexte externe fait de crise économique ayant induit une baisse des cours du baril de pétrole ". D'autre part, Karim Djoudi explique cette situation par le fait que l'économie nationale n'est pas suffisamment diversifiée et ne génère pas une valeur ajoutée. D'où cette mesure qui a un double objectif; "le transfert technologique et la création de richesses". Karim Djoudi estime ainsi que les nouvelles dispositions ont été " clarifiées " et les " choses se passent bien à présent ". Interrogé sur l'obligation de paiement par chèque de tout montant dépassant les 500.000 dinars, le ministre, qui a rappelé l'entrée en vigueur de cette décision en mars prochain, a souligné qu'il s'agit de la première phase. Une opération qui sera, selon lui, couronnée de succès, car tout est fin prêt pour son lancement affirmant, au passage, que le paiement électronique fonctionne parfaitement avec déjà 12 millions d'opérations par an ".