Les élections législatives en Suède ont commencé à 08H00 hier. Même si la compétition entre les deux blocs était féroce, l'organisation des élections a été très ordonnée. Il y a 5 600 bureaux de vote dans le pays et 3 300 bureaux de vote par anticipation. Plusieurs personnes ont voté avant dimanche. Habituellement, environ un tiers des électeurs ont voté à l'avance. Contrairement à l'élection précédente, peu importe qui gagne cette fois, ce sera historique dans le long chemin démocratique suédois car si l'opposition remporte l'élection, son dirigeant Mona Sahlin sera la première Premier ministre dans l'histoire suédoise depuis que les élections démocratiques ont commencé il y a plus de cent ans. Si le gouvernement de l'alliance remporte, le Premier ministre en exercice Fredrik Reinfeldt sera le premier dirigeant du parti modéré qui a survécu pour un second mandat du gouvernement en Suède où les sociaux-démocrates ont très largement dominé la scène politique ces 80 dernières années, selon des analystes politiques. De nombreux sondages publiés ces derniers jours montrent que la coalition au pouvoir, qui réunit Les Modérés, les Libéraux, le Centre et les Chrétiens démocrates, devrait conserver la majorité des sièges au parlement, qui en compte 349. Mais la majorité absolue est loin d'être acquise au vu du faible écart existant avec l'opposition sociale-démocrate. La formation d'extrême-droite, les Démocrates suédois (SD), pourrait par ailleurs empêcher la coalition sortante de former un gouvernement majoritaire si elle dépassait le seuil des 4% des voix nécessaires à une représentation parlementaire. Le parti pourrait alors jouer le rôle d'arbitre entre l'opposition et le gouvernement. "Soyons clairs : ceux qui aiment la Suède ne voteront pas pour les Démocrates suédois demain", a déclaré le Premier ministre Frederik Reinfeldt samedi lors d'un meeting de campagne à Stockholm. "Si vous voulez vous réveiller lundi avec un gouvernement stable et majoritaire, alors le gouvernement de l'Alliance est la solution", a-t-il ajouté. La coalition sortante peut s'appuyer sur une croissance économique estimée à plus de 4% en 2010. En cas de victoire dimanche, Reinfeldt deviendrait le premier Premier ministre de centre-droit à remporter deux mandats successifs en Suède. Deux sondages réalisés la veille de l'élection font état d'une victoire de justesse du gouvernement. Selon un troisième, les Démocrates anti-immigration pourrait jouer un rôle d'arbitre. Un parlement sans majorité serait source d'incertitude et pourrait peser sur la monnaie suédoise, estiment les analystes. En quatre ans, le gouvernement de Reinfledt a baissé les impôts et les subventions. Il entend aussi poursuivre une politique de privatisation pour alléger le poids de la dette, passée selon lui de 46% à 41% du PIB. La chef de file des sociaux-démocrates, Mona Sahlin, qui pourrait devenir la première femme Premier ministre en Suède en cas de victoire de l'opposition, a estimé que la victoire du centre-gauche était encore possible. Un sondage SVD/Sifo publié samedi crédite l'Alliance de 49,9% des voix contre 45,3% à l'opposition "rouge-vert". Les Démocrates recueilleraient 3,8%.