L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu inchangées ses estimations de demande de pétrole pour 2007 tout en notant à nouveau une baisse des stocks américains et européens, dans son rapport mensuel publié lundi. C'est ainsi que le cartel continue de tabler sur une progression de 1,5% (+1,3 million de barils par jour, mbj) de la demande de brut dans le monde cette année à 85,44 mbj, selon son rapport d'avril publié à Vienne. Lors du précédent rapport, l'organisation estimait à un volume de 85,48 mbj pour 2007 la demande mondiale, soit 0,04% de plus en volume que le chiffre avancé en avril. Les experts de l'Opep ont d'ailleurs estimé dans leur dernier rapport que"la croissance de la demande mondiale de pétrole n'a pas été aussi forte en mars que lors du mois précédent, même si la demande de pétrole a augmenté suite aux températures hivernales tardives en Amérique du Nord et une activité économique soutenue au Proche Orient". Il serait utile de signaler dans ce sens que la demande au 1er trimestre en Amérique du Nord, où l'hiver a fait une apparition tardive, a été revue à la hausse alors que la demande dans les pays de l'Ocde, où l'hiver a été particulièrement doux, a été revue à la baisse. Par ailleurs, les stocks commerciaux aux Etats-Unis ont reculé de 4,8 millions de barils à 982 mb à la fin mars, "soit 7% sous la moyenne des cinq dernières années", selon l'Opep. En Europe, l'UE-16 (les 15 anciens membres de l'UE plus la Norvège) a vu ses stocks de pétrole réduits à 1.152 mb. Les stocks de cette région affichaient cependant un excédent de 58 mb fin mars par rapport à la moyenne sur 5 ans. Ces données avaient d'ailleurs poussé les cours du brut à leur plus haut sommet depuis des mois. Avant de repartir à la baisse en début de semaine aidés par les propos rassurants de l'Opep sur l'approvisionnement du marché et dans la perspective de la prochaine reprise de production d'une installation de Shell au Nigeria. Tom Bentz, analyste chez BNP Paribas Commodities Futures a indiqué que " l'Opep a rassuré et réduit ses prévisions de demande de brut. Le marché recule donc aujourd'hui, après n'être pas parvenu vendredi à se maintenir à des niveaux élevés". Le pétrolier Royal Dutch Shell entend de son côté reprendre fin mai ou début juin la production de brut dans son installation de Forcados, au Nigeria, selon des sources du secteur. Des attaques de militants armés avaient entraîné il y a un an la fermeture de ce site, qui produisait 380 000 barils par jour. Hier le brut léger US reculait de 1,07% à 62,96 dollars tandis que le brent de la mer du Nord perd 1,47% à 67,65 dollars.