Lundi, le baril de Brent avait frôlé son record historique d'août, touchant 78,40 dollars, tandis que le cours du “Light sweet crude” touchait un plus haut depuis le 11 août 2006, à 74,50 dollars. Hier, les cours du pétrole se repliaient à Londres et restaient stables à New York, le marché marquant une pause en attendant les stocks américains d'aujourd'hui. Vers 10H00 GMT, sur l'Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre (nouveau contrat de référence) glissait de 61 cents, à 75,68 dollars.Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "Light sweet crude" pour livraison en août gagnait 10 cents à 74,25 dollars. Les analystes estiment que ce répit pourrait être de courte durée, même si plusieurs raffineries aux Etats-Unis reprennent progressivement du service après plusieurs semaines de production limitée par divers problèmes techniques. Plusieurs majors pétrolières comme BP ou Exxon, ont annoncé hier que certains de leurs sites de production américains fonctionnaient à nouveau, des informations qui ont contribué à faire baisser les prix de l'essence à la pompe alors que la saison des grands déplacements automobiles bat son plein. Le marché continue donc de s'inquiéter du niveau des réserves d'essence américaines jugées insuffisantes en cette période de grands déplacements en voiture aux Etats-Unis. La "driving season" devrait s'étendre jusqu'à la fin de l'été. Au 6 juillet, les stocks d'essence américains restaient inférieurs de 3,8% à leur niveau de l'an dernier, tandis que les raffineries américaines tournaient à 90,2% de leurs capacités, loin du taux idéal pour cette saison, estimé à 95%. Par ailleurs, les spécialistes de Goldman Sachs estiment que les cours pourraient atteindre 90 dollars cet automne et 95 dollars à la fin de l'année si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne décide pas d'augmenter sa production. De son côté, le cartel se refuse pour l'instant à augmenter sa production de brut, malgré l'insistance des pays consommateurs. L'Organisation a maintenu inchangées, dans son rapport mensuel publié lundi, ses estimations de demande de pétrole pour 2007. Le ministre iranien du Pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh, a estimé hier qu'une réunion d'urgence de l'Opep n'était pas nécessaire pour discuter du niveau record des prix. "Il n'y a pas besoin de réunion d'urgence car la hausse des prix n'est pas due à un manque de pétrole sur les marchés mais un manque de produits raffinés", a déclaré M. Vaziri Hamaneh cité par l'agence semi-officielle Mehr. M. Vaziri Hamaneh, dont le pays est le second producteur de pétrole au sein de l'Opep et le quatrième au monde, a estimé que le prix de l'or noir pouvait "atteindre les 80 dollars". Des craintes aussi portent sur les tensions au Nigeria, ou sur l'avènement de la saison des ouragans aux Etats-Unis. La saison des ouragans, qui ne fait que démarrer, fait peser un risque sur la production. "Il suffirait d'un ouragan pour que les prix bondissent", a affirmé l'analyste Michael Davies, de la maison de courtage Sucden analyst. Les fonds spéculatifs alimentent aussi ce mouvement de hausse qui espèrent une nouvelle flambée de l'or noir. Les investisseurs se détournent de la Bourse en raison du ralentissement américain. Mais à plus long terme, les investisseurs parient sur un resserrement de l'offre de pétrole par rapport à la demande, ce qui fera nécessairement augmenter les cours. Dans son dernier rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) anticipe un rebond de la demande l'an prochain de 2,5%. La configuration de marché est donc nettement haussière et de nouveaux records sont à prévoir prochainement.