La campagne agricole 2010-2011, qui sera lancée officiellement, jeudi, à Sétif, sera le couronnement de deux saisons consacrées à la réorganisation du secteur de l'agriculture. Elle sera également le début de la mise en œuvre effective des réformes prônées pour relever le défi de la sécurité alimentaire. Durant ces dernières années, le ministère de l'Agriculture a opté pour l'organisation du secteur de l'agriculture en filières avec une armada de mesures incitatives qui, semble-t-il, n'est qu'une phase préparatoire pour asseoir une véritable stratégie agricole. Pour le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, tous les ingrédients sont réunis pour faire de la campagne agricole 2010-2011 une saison de la consécration de la politique agricole. Le processus de modernisation du secteur sera engagé dès cette saison avec l'application des programmes du Renouveau rural à travers les Projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). Elle devra être la première année où ces programmes seront mis en œuvre en matière de lutte contre la désertification, de protection du patrimoine forestier, steppique et des écosystèmes et de création de nouveaux périmètres agricoles. Dans une interview accordée à l'APS, Rachid Benaïssa estime que l' année agricole 2010-2011 se lance dans un contexte assez particulier, dans la mesure où elle s'inscrit dans la dynamique engagée durant les deux dernières années, pendant lesquelles a été confirmée la politique du Renouveau agricole et rural. "Plusieurs mesures ont été prises durant les campagnes 2008-2009 et 2009-2010 pour centrer le secteur autour de l'objectif de la sécurité alimentaire", a-t-il rappelé. Il a, ainsi, relevé que durant cette année, les unités créées dans le cadre de la restructuration des entreprises publiques seront opérationnelles afin de les insérer dans la dynamique de régulation et de production des produits stratégiques. Outre les mesures visant l'augmentation de la surface agricole utile (SAU), le département de l'Agriculture soutiendra l'investissement dans les serres multi-chapelles par la prise en charge des intérêts des crédits, contractés par les opérateurs pour réaliser leurs serres avant la fin de la saison. "Nous souhaitons que cette dynamique s'installe le plus rapidement possible pour améliorer la production et la productivité, notamment autour des grandes villes et participer à la régulation des marchés des produits maraîchers", a souhaité le ministre, tout en soulignant la mobilisation d'un programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique pour accompagner ces changements que connaît le secteur. Par ailleurs, le ministre est revenu sur la précédente campagne céréalière et les perspectives de la filière pour la saison 2010-2011. Il a relevé, avec réjouissance, les prouesses de la filière qui a bénéficié, pour rappel, durant la saison 2009-2010, d'importantes mesures telles que la mise en place d'une filiale semence, des unités de motoculture et de cellules d'animation et d'accompagnement des céréaliculteurs pour améliorer la production. Ceci en plus des prix incitatifs, qui ont été reconduits pour les cinq prochaines années. En ce qui concerne la production céréalière, elle se situe autour de 4,5 millions de tonnes. De bons résultats ont été enregistrés pour l'orge et pour le blé dur. "Ce n'est pas le cas pour le blé tendre, pour lequel la dynamique engagée devrait améliorer progressivement nos productions", a promis Benaïssa, tout en appelant les minotiers et semouliers pour qu'ils s'intéressent à la production nationale et qu'ils programment leurs actions en renforcement de la production nationale, l'importation devenant un appoint, a-t-il signifié.