L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) juge impossible de continuer les négociations de paix directes entre Palestiniens et Israéliens tant que la colonisation israélienne se poursuit dans les territoires occupés, rapportaient hier des médias. L'OLP compte, lors de la réunion de son comité exécutif, "réaffirmer sa position, à savoir qu'il n'est pas possible de continuer des négociations directes avec Israël alors que les activités de colonisation se poursuivent", a affirmé à la presse Salih Rafat, membre du comité exécutif de l'OLP. En effet, les dirigeants palestiniens se sont réunis hier à Ramallah pour discuter de l'avenir des pourparlers de paix directs avec Israël. Les dirigeants de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) et du Comité central du mouvement Fatah du président de l'Autorité nationale palestinienne Mahmoud Abbas ont étudié ce qu'ils présenteront aux dirigeants arabes avant une réunion de la Ligue arabe prévue le 8 octobre. La partie palestinienne estime que les négociations ne pourraient pas avoir lieu alors que la construction des installations de colons juifs en Cisjordanie continue, a rapporté le quotidien Al-Ayyam basé à Ramallah. Durant la réunion, M. Abbas devait informer les participants des efforts américains "qui n'ont apporté jusqu'ici aucune percée pour obliger Israël à stopper la construction des installations de colons juifs", a affirmé Nabil Abu Rdineh, porte-parole de M. Abbas. Les discussions directes entamées début septembre à Washington sont dans l'impasse sur la question des implantations juives en Cisjordanie. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a refusé cette semaine de prolonger le moratoire de dix mois sur les constructions de nouveaux logements dans ce territoire palestinien. Mahmoud Abbas a averti qu'il quitterait la table des discussions de paix parrainées par les Etats-Unis si ce gel n'était pas prolongé. L'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell prévoit une nouvelle série d'entretiens avec les dirigeants israéliens et palestiniens. Et d'après Nabil Abou Rdeneh, un des principaux conseillers de Mahmoud Abbas, la réunion cruciale des chefs de la diplomatie de la Ligue Arabe, prévue initialement le 6 octobre au Caire, a été repoussée au 8 octobre à Syrte, en Libye. C'est à cette occasion que Mahmoud Abbas fera connaître sa réponse définitive. "La position du président Abbas est claire: pas de négociations dans l'ombre de la construction de colonies", a réaffirmé Nabil Abou Rdeneh. George Mitchell, qui fait la navette depuis mardi entre Israéliens et Palestiniens pour tenter de trouver un compromis, n'a pas obtenu de résultats pour le moment. Il poursuivait samedi ses consultations des dirigeants arabes par des entretiens au Qatar. Plusieurs membres du comité exécutif de l'OLP, dont Hanane Ashraoui, se sont cependant prononcés pour une suspension des discussions. "Le monde entier demande à Nétanyahou d'arrêter les colonies, et lui dit au monde qu'Israël est au-dessus des lois", déplore-t-elle. "Si les choses continuent ainsi, si, avant d'entamer des négociations sur un statut définitif, les Etats-Unis se disent incapables de faire pression sur Israël, et si personne n'est capable de dire à Israël d'arrêter les colonies, alors quel est l'intérêt de négociations?", s'interroge Mme Ashraoui. Pour leur part, l'émissaire américain George Mitchell et la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères Catherine Ashton ont exhorté vendredi Israël à prolonger son moratoire sur les constructions dans les colonies juives en Cisjordanie. Après avoir fait la navette pendant plusieurs jours entre les deux parties et plaidé en vain pour une avancée, George Mitchell a quitté la région pour consulter des dirigeants arabes avant une réunion cruciale des chefs de la diplomatie de la Ligue arabe la semaine prochaine.