Pas d'augmentation des prix des médicaments. Le malade algérien peut être rassuré, puisque la hausse des marges bénéficiaires des pharmaciens n'aura pas de conséquence sur les prix de vente des médicaments au niveau des pharmacies. Cette augmentation de la marge bénéficiaire devrait donc encourager la commercialisation du médicament générique et c'est toute la chaîne du distributeur au pharmacien en passant par le grossiste qui en profitera. En revanche, la facture des importations sera réduite de manière conséquente. Les marges bénéficiaires applicables à la production, au conditionnement et à la distribution des médicaments à usage de la médecine humaine a constitué, pour les opérateurs en pharmacie, un réel désavantage, point pour lequel un projet de décret interministériel a été transmis au gouvernement pour approbation. Le projet de loi en question serait, en effet, en préparation, nos tentatives de joindre la tutelle sont restées vaines. Mais ce qui est sûr, c'est que les prix ne changeront pas. Il faut savoir que la marge bénéficiaire appliquée pour le moment date de 1998 et comporte différents paliers : 20% pour les médicaments dont le prix dépasse les 140 DA, 25% entre 110 et 140 DA, 33% entre 70 et 110 DA et 50% pour le médicament dont le prix ne dépasse pas les 70DA. Le syndicat des pharmaciens d'officine affirme avoir fait une proposition d'augmentation par pallier de 30 % au lieu de 20 % et 25 % aujourd'hui, il la juge déjà dépassée face aux prix qui ne cessent d'augmenter. Une récente étude du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) sur l'impact des marges sur le revenu du pharmacien a fait ressortir que le taux de la marge bénéficiaire ne joue pas en faveur des pharmaciens. Cette évaluation concerne un peu plus de la moitié de la population des officines à l'échelle nationale, soit environ 3 300 officines dont le chiffre d'affaires moyen a été calculé sur la base de l'estimation du marché du médicament. L'étude faite sur un grand nombre de factures d'achat chez certains grossistes a montré que la fourchette des prix supérieurs à 150 DA/unité est très large. Elle englobe entièrement les deux tiers de la gamme des produits achetés et constitue près de 65% du chiffre d'affaires annuel. Selon cette même étude, ce constat est aggravé par le fait que l'écart des fourchettes des prix entre (70 et 110) et (110 et 150) n'est que de 40 DA. Ceci ne permet en fin de compte qu'un taux moyen de marge de 23,5%, sur le prix d'achat. Il est précisé que cette marge brute sur le prix d'achat est celle qui revient au pharmacien d'officine à l'encaissement. Sur le prix de vente, cette marge est de 19% pendant que les charges de personnel et d'exploitation connaissent une augmentation exponentielle. L'étude a mis en exergue l'évolution de la marge moyenne de 1980 à 2005. Elle est passée de 25,67% à 23,90%. L'étude a montré ainsi que le revenu du pharmacien reste dérisoire.