Des représentantes de formations politiques ont relevé, hier, lors d'un débat organisé par le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), que la situation de la femme dans le marché du travail est paradoxale et ce, en dépit du fort taux d'instruction. Mais la participation de la femme à l'activité économique reste faible et cela pourrait être du aux difficultés de mise en œuvre du principe d'égalité de traitement entre les deux sexes. En effet, pour Mmes Farida Ilimi du FLN, Fatma Zohra Belhadi du FNA et Samia Kaïd du RCD, le taux d'occupation des femmes demeure "en deçà des attentes, malgré une législation qui garantit l'égalité entre l'homme et la femme au droit au travail et à la protection sociale". Pour Mme Ilimi, "la promotion de la femme, en général, et de la femme travailleuse, en particulier, demeure une priorité du FLN, qui œuvre à améliorer les conditions d'accès à des postes de responsabilité", pour elle, "la discrimination ne se situe pas au niveau des salaires, mais dans l'écart dans l'évolution de la carrière professionnelle" Même diagnostic chez la représentante du FNA qui a rappelé que "sa formation politique a créé un organisme de la femme afin d'assurer une meilleure prise en charge des problèmes spécifiques de la femme". Quant au RCD, Mme Kaïd a estimé que "la notion de citoyenneté implique inévitablement l'égalité des chances entre les hommes et les femmes pour l'emploi et l'accès aux soins de santé". Elle attribue cette situation à plusieurs facteurs, dont les résistances familiales et le déficit chronique en termes de structures d'accueil des enfants. En somme, les trois militantes sont unanimes à reconnaître que "si la loi n'est pas discriminatoire en amont, elle n'est cependant pas suffisamment coercitive". Dans le travail, "les femmes évoluent plus lentement que leurs collègues hommes et, à compétence égale, ces derniers sont favorisés", ont-elles affirmé. Elles ont dans ce sillage souligné la nécessité de mettre un terme à une situation jugée "injuste" dans le marché du travail. Face à cette situation désolante ; les militantes ont plaidé pour l'introduction de mesures incitatives afin d'aider les femmes à accéder à des prêts bancaires pour se lancer dans l'entreprenariat et des mesures coercitives pour sanctionner les employeurs récalcitrants à l'égard de la promotion professionnelle des femmes. Sur le volet de la santé, les trois militantes ont souligné l'importance d'organisation de campagnes de sensibilisation au profit des femmes sur des sujets les concernant.