L'activité féminine est loin d'être socialement «normalisée», bien que le Code du travail et la Constitution excluent toute forme de discrimination. L'arrivée massive des femmes sur le marché du travail coïncide avec une offre d'emploi émanant de plus en plus du secteur privé où les pratiques de discrimination salariale et autres sont fréquentes. C'est le constat établi, hier, par les participantes à la conférence-débat autour des propositions des partis politiques sur les questions féminines. La rencontre a été organisée par le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef). Seuls le FLN, le FNA et le RCD ont daigné répondre à l'invitation tandis que le MSP, le RND et le MDS ont brillé par leur absence. Cette série de rencontres que le Ciddef envisage de maintenir, vise à impliquer les formations politiques activant sur la scène nationale et à les interroger sur les questions de leur programme liées à la femme. Les questions de l'assurance et de l'accès de la femme aux PME ont été évoquées par les trois représentantes. Le FLN par la voix de sa candidate, Mme Farida Amini, propose de baisser les charges des entreprises pour les inciter à déclarer toutes les travailleuses et à opter pour l'égalité des chances entre filles et garçons. La représentante du RCD, Mme Samia Caïd, s'est inscrite en faveur d'une baisse de l'apport initial pour l'obtention des micro-crédits. Selon ces dernières, en Algérie, l'activité féminine est loin d'être socialement «normalisée», bien que le Code du travail et la Constitution excluent toute forme de discrimination. En effet, l'Algérie présente la particularité (partagée par un seul pays africain, à savoir la Libye) d'avoir un taux d'activité féminine très faible, un des plus bas dans le monde, à peine 14% de la population active totale occupée en l'an 2003. Sur une note d'optimisme, les conférencières ont indiqué que l'activité des femmes a tendance à se développer, puisque les chiffres disponibles, actuellement, permettent de relever qu'une part plus importante de femmes se porte sur le marché du travail en quête d'un emploi rémunéré. Quant au harcèlement sexuel dans le milieu du travail, les représentantes des deux partis optent pour l'inscription de cette question dans le Code du travail. La violence contre les femmes a été débattue, également, lors de cette rencontre. Jugeant les mécanismes de lutte contre ce fléau insuffisants, le FLN propose la mise en oeuvre d'une stratégie nationale dans ce sens avec la contribution des partis politiques et des mouvements associatifs.