La quatre vingt-quatrième réunion des ministres du Groupe intergouvernemental des Vingt-Quatre (G24), qui s'est tenue jeudi passé à Washington, a mis l'accent sur l'inquiétude et l'incertitude qui règnent sur l'économie mondiale actuellement. Ainsi, dans un communiqué rendu public, le groupe des 24 a noté la poursuite du développement dans les pays émergents, par contre, la reprise a perdu de sa vigueur dans les pays avancés, ce qui met en péril la croissance mondiale. A ce stade, les animateurs du G24 ont affiché leur préoccupation devant les effets de la divergence croissante des politiques monétaires entre les pays avancés et les pays en développement. En particulier, les perspectives de taux d'intérêt faibles pendant une période prolongée dans les pays avancés ont contribué à une envolée des flux de capitaux vers certains pays émergents, avec, pour conséquences, des pressions à la hausse sur les taux de change, des menaces de surchauffe, et des risques de vulnérabilité accrue et de retournement de ces mouvements de capitaux. Compte tenu de ces risques, les ministres appellent le FMI à renforcer la surveillance de ces flux de capitaux et à envisager des moyens de maîtriser les risques. D'après le constat, les ministres ont appelé le FMI a joué pleinement son rôle de coordinateur, entre les deux rives de pays, à travers, notamment, le dispositif d'évaluation mutuelle du G-20, qui pourrait faciliter une action préventive et coopérative de la part des grands pays, en tenant compte des besoins de tous les pays émergents. Le communiqué a mis la lumière aussi sur sa satisfaction, les efforts qui sont déployés pour renforcer la réglementation financière, en particulier par le biais des travaux du Conseil de stabilité financière et du Comité de Bâle, la flambée des prix des produits alimentaires, la nécessité de continuer à éviter le protectionnisme dans le commerce, la finance, l'investissement et les services à l'emploi, et qu'il importe de relancer et de conclure rapidement le programme de Doha pour le développement. S'agissant de la réforme du FMI, les ministres soulignent qu'il est crucial de corriger le déséquilibre de la participation et de la représentation au sein du FMI pour assurer la légitimité de l'institution, sa pertinence et son efficacité dans l'exécution de sa mission. À cet égard, les ministres ont réaffirmé que la quatorzième révision générale des quotes-parts, qui doit s'achever d'ici janvier 2011, doit avoir pour objectif un transfert des quotes-parts d'au moins 5 points de pourcentage des pays avancés vers les PED, tout en tenant compte du poids des différents pays dans l'économie mondiale. Le groupe s'est également opposé à la liaison entre la gouvernance du FMI et les différentes monnaies, ainsi il insiste que la réforme de la gouvernance du FMI ne doit pas être l'otage de la lutte des taux de change, au détriment des marchés émergents qui ont besoin de leur juste place à la table. Dans le sens des réformes qu'il exige du FMI et les autres instances financières mondiales, le groupe a demandé un troisième siège au conseil d'administration pour l'Afrique subsaharienne, et a déclaré que les chefs du FMI et de la Banque mondiale devraient être choisis sans considération de nationalité. Par ailleurs, le communiqué salue les mesures prises pour renforcer la panoplie de prêts du FMI dans le cadre des efforts consentis pour consolider les dispositifs de protection financière au plan mondial. Enfin, les ministres ont abordé la question des Objectifs du Milliaires pour le développement (OMD), tout en demandant au Groupe de la Banque mondiale de travailler avec les autres partenaires au développement et la mise en œuvre du plan d'action. Les ministres se félicitent de la place prépondérante qui sera donnée au programme de développement lors du Sommet du G-20 à Séoul et sont disposés à participer à ces discussions et à leur suivi, notamment par l'intermédiaire des pays membres des deux groupes. N. I.