Les ministres en charge des Finances, de l'Economie et du développement du G24 n'ont pas manqué d'insister dans un communiqué publié à l'occasion des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui s'est ouvert hier à Washington, sur le fait que les pays en développement "sont un nouveau moteur et un facteur de stabilisation de l'économie mondiale'', contribuant à hauteur de 50% à la croissance économique mondiale et ayant fait montre d'un faible impact des dernières perturbations financières. Ils ont noté également de lourdes incertitudes qui continuent de peser cependant sur les perspectives de l'économie mondiale. A cet effet, ils appellent les instances financières internationales, notamment le FMI, d'améliorer la surveillance qu'il exerce sur les économies avancées en accordant autant d'attention à l'évaluation de faiblesses de ces économies qu'à celles des économies des marchés émergents. A noter que ses assemblées ont été précédées, depuis le 16 octobre, par des rencontres bilatérales et multilatérales, dont la 78e réunion du Groupe intergouvernemental des Vingt-Quatre (G24) pour les questions monétaires internationales et le développement, tenue vendredi dernier, en présence du ministre des Finances, M. Karim Djoudi. Selon ce dernier , le G24, le groupe africain et tous les autres groupes régionaux ont pour finalité de pouvoir poser aux institutions internationales les problèmes propres à ces régions et à ces groupes. Il s'agit d'un certain nombre d'insuffisances dans le développement des activités des instances internationales. Dans ce cadre , il a soulevé qu'aujourd'hui, il y a une réelle prise de conscience, même au niveau de ces instances, sur la nécessité d'apporter un certain nombre de réponses et avoir un trait d'union plus renforcé entre ses institutions et les pays appartenant à ces groupes et régions, qu'il s'agisse du rôle des pays à économie faible, de la gestion des flux financiers mondiaux, de l'aide publique, de l'assistance technique, de l'accompagnement du développement et de la croissance, de la recherche de nouvelles sources de financement des institutions qui ne remettent pas en question les équilibres fragiles dans les pays en développement ou de la mise en place de nouveaux instruments pour faire face à d'éventuelles crises, comme celle des derniers mois. Il a ajouté que le dialogue s'installe et prend forme et les solutions sont recherchées ensemble et qu'il est difficile d'imaginer aujourd'hui que les institutions financières internationales puissent se développer, occuper une place dans les évolutions économiques mondiales et peser sur les choix économiques et la régulation économique internationale en dehors d'une prise en considération de la problématique des pays en développement. En outre , M. Djoudi a déclaré que l'enjeu est de faire comprendre aux institutions internationales l'utilité qu'il y a à intégrer au mieux les aspirations, les contraintes et les ambitions des pays en développement. A noter que le G24 souligne qu'il est essentiel de coordonner activement les politiques économiques pour éviter que la crise apparue cet été, notamment à la suite des troubles sur le marché hypothécaire américaine ne s'étende. Il réaffirme également qu'il est extrêmement important de parvenir à un accord sur une réforme globale visant à combler le déficit de légitimité et le déficit démocratique des institutions de Bretton Woods, qui ont érodé leur efficacité et le soutien du public. Par ailleurs, il prend en compte un certain nombre de questions touchant aux objectifs fondamentaux de la réforme visant principalement à redonner la place qui revient aux pays en développement dans le concert des nations et surtout s'agissant de la prise de décisions intéressant leur devenir.