Les prix du pétrole évoluaient à la baisse hier à l'ouverture du marché à New York, alors que le marché digérait les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, plus mauvais qu'attendu. Vers 13H10 GMT/15h10 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre s'échangeait à 81,26 dollars, en repli de 41 cents par rapport à la veille. Le marché était encore en train de digérer le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis tombés peu avant l'ouverture, dont le chiffre principal s'est révélé pire qu'attendu: 95'000 emplois ont été perdus en septembre, alors que les analystes tablaient sur un retour à l'équilibre entre destruction et création d'emplois. "Tout le monde attendait cette information et maintenant le marché va essayer de décider ce que cela signifie pour la demande (de pétrole), non seulement aux Etats-Unis, mais dans le monde", a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les prix du brut ont dans un premier temps réduit leurs pertes dans les échanges électroniques dans les minutes qui ont suivi la publication de ces statistiques officielles, avant de fluctuer entre nettes pertes et pertes modestes. Quelques éléments positifs pouvaient être tirés du rapport, selon Andy Lipow. "Certes, nous avons perdu plus d'emplois que ce que le marché attendait, et c'est la mauvaise nouvelle, mais la bonne nouvelle en partie, c'est que le secteur privé crée des postes. Les principales pertes ont eu lieu dans les emplois publics", a noté l'analyste. Selon les chiffres du département du Travail, le secteur privé a créé 64'000 emplois. Cela reste inférieur de 10'000 aux attentes des économistes, et 31% de moins qu'en août. L'autre facteur positif, selon certains acteurs du marché, c'est que ces mauvais chiffres attisent les attentes d'intervention de la Réserve fédérale pour soutenir l'économie américaine. "Nombreux sont ceux qui anticipent désormais de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif, ce qui va laisser le dollar affaibli, et tendre à soutenir les prix du pétrole", a expliqué M. Lipow. Sur les marchés européens la tendance était également à la baise. Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 82,16 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, reculant de 1,27 dollar par rapport à la clôture de la veille. A la même heure, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,03 dollar, à 80,64 dollars. La veille, les cours du baril s'étaient envolés à leur plus haut niveau depuis début mai, grimpant jusqu'à 86,02 dollars pour le Brent et 84,09 dollars pour le WTI, toujours portés par un accès de faiblesse de la monnaie américaine. Ils avaient ensuite totalement effacé leurs gains et s'étaient nettement repliés, souffrant d'une forte vague de prises de bénéfices, sur fond de rebond sensible du billet vert. Cependant, "il est encore trop tôt pour y voir le début d'une longue phase de correction à la baisse (des cours). Le rapport sur l'emploi américain publié vendredi pourrait donner un nouveau coup de fouet au marché" et le faire repartir en hausse, observaient les analystes de Commerzbank.