Alors que la Banque d'Algérie demande 193 millions de dollars d'arriérés pour Djezzy, les nouveaux propriétaires de la société de téléphonie mobile proposent, quant à eux, au gouvernement algérien de lui céder Orascom Télécom Algérie (OTA) pour pas moins de 8 milliards de dollars. La Banque d'Algérie demande 193 millions de dollars de compensation à Djezzy pour avoir, selon elle, violé les règles de transfert de devises vers l'étranger. C'est ce qu'a affirmé une source officielle algérienne à l'agence Reuters. Cette mesure sera notifiée à l'opérateur téléphonique «dans les prochains jours et la Banque d'Algérie s'apprête également à entreprendre une action en justice contre Djezzy», a précisé cette source. La semaine dernière, le directeur général de Djezzy, Thamer El Mahdi, avait été interrogé par la police après une plainte de la Banque d'Algérie relative aux transferts de devises de 2007 à 2009. Des accusations qu'OTA avait niées, les qualifiant «sans fondement». Alors qu'en avril, OTA avait déclaré avoir fini de payer une facture de près de 600 millions de dollars d'arriérés au fisc algérien, hormis un reliquat de pénalités, OTA s'était vu notifier en novembre 2009 un arriéré d'impôts portant sur les années 2005, 2006 et 2007. OTA avait à l'époque protesté contre une mesure «sans fondement et inacceptable», due selon le groupe à une surévaluation des revenus de sa filiale. Les russes renchérissent Cette demande de la Banque d'Algérie intervient également alors que la maison mère de Djezzy, Orascom Telecom Holding (OTH), vient de changer d'actionnaire majoritaire avec la cession de 51,7% du capital par Naguib Sawiris, PDG d'OTH, au russe VimpelCom. Le groupe russe a accepté de céder Djezzy à l'Etat algérien, qui souhaite faire jouer son droit de préemption sur la société, mais à un prix avoisinant les 8 milliards de dollars, selon les déclarations de son directeur général, Alexander Izosimov. Lors des négociations qu'il a eues avec les dirigeants algériens, mercredi 6 octobre, à l'occasion de la visite du président russe Dmitri Medvedev à Alger, Izosimov a en effet déclaré qu'il accepterait de vendre Djezzy «mais à un prix juste». Le bras de fer continue donc pour déterminer l'avenir de la très lucrative marque de téléphonie mobile.