Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a entamé un programme de réalisation d'une quinzaine de halles à marées au niveau national, a indiqué hier à l'APS, Kamel Neghli, responsable au ministère. M. Neghli, président de l'atelier "Industrie des pêches et commercialisation" lors des assises nationales sur la pêche et les ressources halieutiques, a précisé que "les halles à marées de Zemmouri (Boumerdès), de Skikda et de Jijel sont pratiquement achevées", ajoutant que "les travaux vont commencer incessamment pour réaliser trois autres, alors que les autres halles à marées sont en phase d'études". L'objectif de ce programme, a-t-il expliqué, est de réaliser ces infrastructures au niveau des points de débarquements pour "contrôler le poisson en matière sanitaire avant de le mettre sur le marché, de récolter les statistiques de production, d'organiser et de réguler le marché et d'assurer la traçabilité des produits".Le même responsable a indiqué qu'un travail a été fait avec les professionnels et les autres secteurs concernés notamment le Commerce, l'Agriculture et le ministère de l'Intérieur pour la réglementation de ces halles à marées, qui sont "des établissements stratégiques pour la vente en gros". Rappelons que Le ministre de la Pêche et des Ressources Halieutiques, Abdallah Khanafou, a déclaré, dimanche à Alger, que l'investissement dans le domaine de l'aquaculture serait réservé aux opérateurs nationaux. Soulignant que cette activité n'est qu'à ses débuts en Algérie, M. Khanafou a estimé aussi que le recours aux opérateurs étrangers n'était pas nécessaire dans le sens où la technologie dans ce domaine n'est pas tellement compliquée. Il suffit, selon lui, "de trouver des bailleurs de fonds pour financer ce genre de projets qui sont très coûteux. C'est l'un des facteurs, d'ailleurs, qui empêche le développement de ce créneau". "Cette activité est confrontée à plusieurs contraintes liées notamment à la disponibilité de l'eau, aux coûts élevés de l'énergie et aux concessions", et des solutions devraient être trouvées durant ces assises pour augmenter la production aquacole, mais "le défi reste de trouver aussi des investisseurs dans ce domaine", a-t-il reconnu. Le ministre a préconisé également l'élevage des espèces économiquement accessibles aux consommateurs, car "ça ne sert à rien de produire un poisson +à partir de l'aquaculture+ plus cher que celui issu de la mer", a-t-il dit. Il a rappelé, dans ce contexte, que des fermes pilotes avaient été réalisées pour accompagner les investisseurs qui devraient s'intéresser davantage à ce créneau, indiquant que le secteur prévoit la réalisation de 450 projets dans ce domaine. Notons que le projet de loi de finances pour 2011 prévoit une exonération des droits de douane et l'application du taux réduit de la TVA en faveur des opérations d'importation d'aliments destinés à l'élevage des produits aquacoles. Selon l'exposé des motifs de cette disposition, au vue des problèmes que vit une large part de la population mondiale dans le domaine de l'alimentation, l'aquaculture constitue l'une des priorités dans les programmes de développement des pays à l'échelle planétaire pour faire face aux problèmes de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté. Selon l'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture FAO, l'aquaculture est l'un des systèmes de production vivrière qui progressent le plus à l'échelle mondiale et doit continuer à progresser pour contribuer à l'offre mondiale du poisson à hauteur de 50% de la demande du marché. Dans ce cadre et pour rattraper le retard qu'enregistre notre pays par rapport aux pays du bassin méditerranéen, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH) a élaboré un schéma national de développement des activités de la pêche et de l'aquaculture (SNDAPA horizon 2025) dans lequel sont définis les objectifs à atteindre en matière de valorisation et d'utilisation durable des potentialités existantes. S'agissant des investissements lourds dont la rentabilité est à long terme et considérant le retard accusé par notre pays en matière de développement de l'aquaculture, et afin d'encourager le secteur privé à investir dans ce domaine, le MPRH a initié une politique de soutien et d'encouragement à l'encontre des promoteurs privés à travers la réalisation des études de détermination de sites propices aux activités aquacoles mises à la disposition des promoteurs désirant investir dans l'aquaculture et la subvention accordée aux investisseurs dans le cadre du fonds national de développement de la pêche et de l'aquaculture. Les efforts consentis par le secteur sont couronnés par le lancement de seize projets à travers le territoire national dont douze dans la filière aquaculture. Ces projets subventionnés par l'Etat doivent être accompagnés et soutenus jusqu'à latteindre la vitesse de croisière afin d'assurer leur viabilité économique, et ce, en les protégeant contre toute concurrence déloyale issue notamment des importations du poisson d'élevage produit dans d'autres pays où les conditions fiscales plus avantageuses et les coûts de production moins élevés. Pour les projets, déjà entrés en production et en l'absence de l'aliment spécifique pour poissons sur le marché national, les investisseurs sont contraints de faire appel à des opérations d'importation. La fiscalité douanière appliquée actuellement (droit de douane et TVA) à l'égard de l'aliment pour poissons et trop élevée et engendre des coûts de revient qui risquent de compromettre la viabilité de ces projets, notamment pendant cette phase de lancement de l'aquaculture en Algérie. Par ailleurs, et afin d'éviter la dépendance de notre pays vis-à-vis de l'extérieur, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a retenu au titre de son programme de développement, la réalisation d'un projet pilote pour la fabrication d'aliments pour poissons. néanmoins compte tenu des spécifités de ce produit et les exigences des poissons marins et la sensibilité de ces derniers, les performances exigées ne peuvent être atteintes qu'après quelques années d'expérimentation. La fiscalité en matière d'intrants en aquaculture doit être en adéquation avec la politique d'encouragement initiée par le gouvernement afin de créer un environnement compatible avec le développement durable de toutes les filières aquacoles et mettre à la disposition du consommateur des protéines animales diversifiées à bon marché.