«Seulement quelque 40% de la production halieutique nationale transitent par des halles à marées». C'est ce qu'a affirmé hier M. Kaddour Omar, sous-directeur de la régulation des échanges et du contrôle des produits halieutiques au ministère de la Pêche, selon l'APS. M. Kaddour a fait remarquer que ce phénomène «pernicieux» porte préjudice aux efforts d'exploitation durable des ressources halieutiques, à la santé des consommateurs, au Trésor public et à l'organisation et à la régulation de la commercialisation de ces produits. Plus explicite, il dira qu'en raison du manque de ces structures, «l'écoulement de la production ne respecte pas toujours, le schéma conventionnel de commercialisation et s'opère dans une large mesure en dehors des halles à marées». Dans la foulée, le même responsable n'a pas caché que la commercialisation des produits de la mer en dehors des halles à marées se répercute négativement sur la qualité du produit qui est hautement périssable dans la mesure où les conditions d'hygiène et de salubrité ne sont pas toujours respectées. «En absence de structure de passage obligé des produits halieutiques, le contrôle sanitaire ne s'effectue presque pas par les services vétérinaires», a-t-il appuyé. Au niveau des 14 wilayas à façade maritime, il existe, selon la même source, 38 infrastructures portuaires de pêche dont 18 ports de pêche, 8 ports mixtes et 12 abris de pêche. Il existe au niveau de ces infrastructures seulement 11 halles à marées dont la répartition le long du littoral n'est pas homogène. Et c'est pourquoi, a-t-il soutenu, une douzaine de halles à marées sur les 47 prévues dans le schéma directeur de développement des activités de la pêche et de l'aquaculture à l'horizon 2025 seront réalisées prochainement sur le long du littoral algérien. Considérées comme leviers de la politique de gestion et de développement du secteur de la pêche et des ressources halieutiques, les halles à marées seront réalisées sur investissement public. «La réalisation de ces halles à marées est financée dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance [2005/2009]», a expliqué M. Kaddour Omar. L'Etat a consacré un budget global de 420 millions de dinars pour la construction de ces 12 halles à marées au niveau des principaux points de débarquement des produits halieutiques et a dégagé une enveloppe de 120 millions de dinars pour la réhabilitation et la modernisation de la poissonnerie d'Alger. Les travaux de réalisation dont les délais vont de 6 à 14 mois, ont déjà été lancés sur trois sites, à savoir, le port de Zemmouri (Boumerdès), de Boudis (Jijel) et de Collo (Skikda) sur une superficie réservée allant de 900 m2 à 1 500 m2, a indiqué M. Kaddour. Pour ce qui est des autres sites, notamment celui d'El Marsa (Chlef), de Gouraya (Tipasa), de Salamandre (Mostaganem), du nouveau port d'El Kala (El Tarf) et de Tigzirt (Tizi Ouzou), le même responsable a fait savoir que les études de réalisation sont toujours en cours et qu'une opération d'identification d'autres sites a été lancée. La réalisation de ces infrastructures permettra à l'Etat d'exercer de manière infaillible les missions de puissance publique, entre autres, «l'aménagement rationnel de l'exploitation de la ressource halieutique à travers la surveillance des débarquements, la préservation de la santé du consommateur à travers le contrôle sanitaire des produits halieutiques, la perception de la fiscalité générée par les activités commerciales qui s'y déroulent ainsi que l'organisation et la régulation des circuits de distribution», a-t-il encore ajouté. Au sujet de la fiscalité, le même responsable a indiqué que les 150 000 tonnes de poissons débarquées ces dernières années, représentent, sur la base d'un prix moyen de 200 DA/kg, une contre-valeur de 30 milliards de dinars. Ainsi, «la perception d'une fiscalité de 7% sur ces activités génèrerait 2,1 milliards de dinars», a-t-il noté. R. E.