"L'Etat algérien tient à acquérir Djezzy", a affirmé, Karim Djoudi, ministre des Finances, jeudi dernier à l'APN, en révélant que le gouvernement a entamé les premières démarches pour l'acquisition d'OTA (Orascom Télécom Algérie). "Nous avons engagé une opération d'achat avec OTH, (Orascom Telecom Holding)", a-t-il déclaré, en marge de l'intervention du Premier ministre à l'APN. Le gouvernement entretient "une relation avec OTH qui est le détenteur de la licence GSM et qui est détenteur des actions d'OTA", a encore affirmé le ministre, excluant par là, toute possibilité de négociation avec le nouvel actionnaire majoritaire d'OTH, à savoir le Russe Vimpelcom. "Notre partenaire est OTH. L'Etat s'en tient uniquement à ce qui a été officiellement écrit. Actuellement, nous sommes dans une phase d'évaluation", a déclaré Djoudi. L'Etat, a-t-il rappelé, avait lancé un appel d'offres international pour sélectionner la banque d'affaires qui sera chargée de l'évaluation de la société afin de déterminer la valeur de la transaction. Le ministre des Finances a fait savoir, en outre, que le redressement fiscal d'OTA sur la période 2004/2007 a porté sur 53 milliards de dinars qui "ont été totalement versés par la société à l'Etat algérien". Pour la période 2008/2009, une vérification fiscale "a permis de dégager un premier montant qui a été annoncé à Djezzy pour procéder aux vérifications", explique Djoudi, sans donner le montant exact. Le premier argentier du pays avait indiqué que la fusion de Weather investment, propriétaire principal d'OTH, avec le groupe russe de téléphonie VimpelCom, et la cession de droits d'OTA, qui est une société de droit algérien, officiellement engagée entre les deux parties suite à la décision de l'Etat algérien d'exercer son droit de préemption prévu par la législation nationale sur les cessions d'actions de la société OTA envisagée par la société mère (OTH), sont "deux opérations distinctes". Il convient de rappeler que Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, avait indiqué, pour sa part, que tout changement dans l'actionnariat d'Orascom Telecom Holding (OTH) "ne saurait remettre en cause les engagements déjà pris de céder OTA à l'Etat algérien". Signalons, d'autre part, que le premier argentier du pays n'a pas voulu répondre directement aux déclarations du patron de Vimpelcom qui a menacé, récemment, le gouvernement algérien de poursuites judicaires dans le cas où ce dernier procède à la nationalisation de Djezzy. Il s'est contenté de dire que "les autorités algériennes n'ont pas été saisies officiellement et par conséquent, elles ne donnent aucun crédit aux spéculations". Il est à noter, quant à cette affaire, que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a envoyé des messages codés en direction de l'opérateur égyptien lors de la présentation de la déclaration de politique générale. "Certains investisseurs étrangers, qui ont prospéré sur le marché local, ont d'abord été guidés par le gain spéculatif quitte à ignorer les autorités et la souveraineté de ce pays, ou à tenter d'en violer les lois impunément", a lancé Ouyahia devant les députés.