La part de l'industrie dans le produit intérieur brute sera porté à 10%, à l'horizon 2014, contre moins de 6% actuellement C'est ce que révèle le document de la déclaration de politique générale rendu public, jeudi dernier, révélant ainsi l'échec cuisant de la politique de relance de l'industrie nationale menée par le gouvernement depuis des années. Les raisons de l'échec de cette politique sont multiples. Les entreprises industrielles privées peinent à se hisser en véritables entités créatrices de richesses à cause de leurs difficultés à trouver des financements, le marché informel et la croissance effrénée des produits étrangers qui pullulent avec la progression du démantèlement tarifaire. Les entreprises industrielles publiques, ont quant à elles, été dans leur grande majorité marginalisées du fait de leur déstructuration financière. Cette situation a été expliquée par le ministre de l'Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, par le fait que le tissu industriel public n'exploite que 40 % de ses potentialités de production. Dans ce sens, le ministre, qui intervenait au cours d'une audition de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre de l'examen du budget de l'Etat pour l'année 2011, fait part d'un programme d'envergure destiné à réhabiliter le patrimoine industriel national, lequel compte 400 entreprises publiques qui emploient 120 000 travailleurs. Ainsi, le gouvernement est résolument décidé à redynamiser la politique de relance industrielle qui a, tout de même, apporté des résultats positifs. Des mesures ont été prises par le gouvernement pour mettre en place les instruments d'une plus grande implication de l'Etat dans l'investissement industriel, avec notamment la création du Fonds national d'investissement, relancer les entreprises publiques disposant d'un marché et soutenir fortement la mise à niveau des entreprises privées, valoriser la carte du marché algérien et des avantages de notre code des investissements pour amener les opérateurs étrangers à s'engager en Algérie, aboutir à un réel partage d'expériences avec les partenaires étrangers et enfin sécuriser l'économie nationale contre d'éventuels comportements spéculatifs d'investisseurs étrangers. Toutes ces mesures ont été mises en place à travers les lois de finances complémentaires pour les années 2009 et 2010. Il faut noter que pour parvenir à l'objectif d'atteindre 10% l'apport du secteur industriel dans le PIB en 2014, le gouvernement n'écarte pas la possibilité de recourir à une protection de la production nationale pouvant aller jusqu'à l'interdiction de l'importation de produits réalisés localement, comme c'est le cas pour le médicament. Il convient de rappeler, par ailleurs, que de nombreuses dispositions du code des investissements, aboutissant à une quasi défiscalisation des projets pendant les périodes de réalisation et d'exploitation convenues, ont permis, durant l'année 2009 et les 9 premiers mois de l'année en cours, l'acceptation de 47 projets d'investisseurs privés nationaux totalisant 262 milliards de dinars, pour bénéficier de ces avantages. Il s'agit ensuite de divers allègements des charges patronales des entreprises en contrepartie des recrutements (baisses de 20% au nord du pays pour tout recrutement, et 28% pour le recrutement d'un primo demandeur et baisse de 36% pour tout recrutement dans les wilayas du sud et des Hauts-Plateaux). Outre ces allégements, les entreprises bénéficient d'une période, de placements de personnels qualifiés (universitaires ou techniciens) dont le salaire est partiellement pris en charge par l'Etat, dans le cadre des programmes d'insertion. En outre, il s'agit de l'obligation pour les investisseurs de recourir aux biens et services locaux en contrepartie des avantages fiscaux dont ils bénéficient au titre du code des investissements.