Des syndicalistes et des mouvements d'action civique coréens ont porté plainte contre le FMI auprès de la Cour de justice de Séoul. Ils dénoncent ses erreurs et l'irresponsabilité de sa gestion de la crise financière mondiale en général et de leur pays en particulier, soit une réaction à l'immixtion des institutions internationales dans les affaires internes des pays. Rétrospectivement, l'intervention du FMI depuis décembre 1997 en Corée du Sud, est relevée par la société civile de ce pays, comme un " désastre " total pour le Fonds en matière de politique économique. Cette plainte, une première mondiale contre une institution financière internationale, remet en cause le rôle qu'elle exerce avec l'aval des grandes puissances sur les Etats. Accusé de partialité énorme, là où, il passe, le FMI, en prenant en considération le cas de la Corée du Sud, outrepasse ses statuts, qui ne lui confèrent autorité que dans le domaine de la politique macro-économique, c'est-à-dire qu'il peut faire des " recommandations sur les politiques monétaires et fiscale, demander à des Etats de réduire leurs dépenses ou de diminuer la masse monétaire ". En revanche, il n'a ni le droit ni les prérogatives d'exiger la " restructuration totale du système socio-économique d'un Etat ", une décision qui reste de la seule souveraineté de la Nation. Ainsi, avoir le FMI pour " patron " est une " règle " à double tranchant ; il y a les avantages et les pièges à éviter. Pour beaucoup de nations, l'ingérence du Fonds, même si elle est souhaitée, pour des raisons de redressement économique et financier, ne doit pas " ruiner ". Avant d'accepter cette " tutelle " pour résoudre des problèmes considérables, généraux ou spécifiques, les gouvernements doivent choisir entre deux conceptions totalement inconciliables. Ou bien l'Etat deviendra maître de sa gestion économique et financière en imposant plus d'austérité et moins de dépenses de prestige pour parvenir à un nouvel essor, ce qui explique une gestion dynamique et même rude, ou bien comme le " commande " le FMI se soumettre à tous les diktats, pressions et surenchères qui, souvent, alourdissent par anticipation tout l'élan macro-économique des pays dont la gestion est placée sous la surveillance du Fonds. Aussi, les tentatives du FMI de réformer les économies des pays, notamment en Afrique, Asie et Amérique latine seront vaines tant que l'instabilité du système financier mondial persistera. La conception du FMI doit être revue parce qu'elle repose sur une " méprise " fondamentale des pays sous-développés. C'est en partie jugé contradictoire envers nombre de pays, qui ne trouvent pas leurs intérêts en s'adressant au Fonds. Avec l'extension de la crise financière et économique à certains pays émergents, cela implique, du moins, des bouleversements dans la structure et des actions de cette institution financière mondiale envers ses " clients ". Jusqu'ici, en effet, le FMI règne en souverain absolu sur la gestion d'un grand nombre de gouvernements, ne leur permettant pas d'infléchir ses décisions, faute d'autres alternatives internes, ces gouvernements, à moins d'un affrontement rude et toujours hasardeux, ne peuvent rien, tout est décidé unilatéralement. Cette toute puissance monétaire internationale devrait donc être remise en cause. Comment ? On ne le sait pas très bien, mais la prédominance des grandes puissances et du G20 sur cette institution constitue les seules raisons de l'incapacité des pays sous-développés inscrits au registre " comptable " du FMI à mener une politique macro-économique autonome.