"En 2010, le bilan révèle que plus de 4,6 millions de cartes Chifa ont été établies pour plus de 15 millions bénéficiaires au niveau de l'ensemble du pays", a indiqué, hier, à Alger, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. S'exprimant à l'ouverture du séminaire sur la réforme de la sécurité sociale, organisé à l'hôtel El Aurassi, le ministre indiquera que le système Chifa sera appuyé par la création d'un institut de recherche à partir de l'année 2011. L'introduction de la carte électronique de l'assuré social, (carte Chifa) constitue, a estimé le ministre, la "décision stratégique la plus importante, dans le cadre de la modernisation du système national de la sécurité sociale". La généralisation de ce système, a-t-il rappelé, est prévue en 2012. Louh n'a pas manqué d'expliquer que le système de la carte à puce Chifa est l'instrument qui permettra la généralisation du système tiers payant à l'horizon 2013. Abordant le chapitre délicat du financement de la sécurité sociale, le ministre a rappelé que les pouvoirs publics ont décidé, dans le cadre de la loi de finances pour 2010, la création du fonds national de sécurité sociale. Un fonds alimenté par des prélèvements et taxes appliqués au tabac et aux bénéfices générés par l'importation du médicament. Dans le même contexte, le ministre a rappelé les textes de lois promulgués dans l'objectif de préserver l'équilibre financier de la sécurité social. Il a cité, entre autres textes, la loi n°08-08 du 23 février 2008 relative au contentieux en matière de sécurité sociale. Une loi qui vise, a-t-il expliqué, l'amélioration des performances du recouvrement forcé à l'encontre des employeurs assujettis qui ne s'acquittent pas de leurs obligations légales. Abordant l'axe rationalisation des dépenses, Louh indiquera que la politique de l'Etat a porté notamment sur l'encouragement de la production pharmaceutique locale et du produit générique. Le remboursement de médicament, a-t-il noté, constitue le premier poste de dépenses de la sécurité sociale. Selon lui, les frais de remboursements évoluent annuellement entre 18 % et 20 % si bien que la tutelle a mis en œuvre, depuis 2006 une politique de remboursement, dans le cadre de la politique nationale du médicament. C'est dans cette logique, a ajouté le ministre, que le système de tarif de référence de remboursement du médicaments a été instauré sur la base des prix des médicament génériques et des produits fabriqués localement. Les dépenses annuelles de santé de la sécurité sociale ont dépassé, a révélé le ministre, les 162 milliards de dinars, en 2009. Parlant de la branche retraite, le ministre a cité l'exonération de l'IRG décidée en faveur des retraités ayant une pension mensuelle inférieure à 20 000 dinars. Il a, également, cité la création du fonds national de réserve des retraites dont le financement est assuré essentiellement par 2 % du produit de la fiscalité pétrolière. Selon les terme de Louh, ce fonds est "destiné à sécuriser le système national de retraites pour les générations à venir". Signalons, enfin, que les travaux du séminaire technique, organisé par le bureau de liaison Afrique du Nord de l'Association internationale de la sécurité social, se poursuivront aujourd'hui. Des responsables des organismes d'assurance, venus du Maroc, Tunisie et de Mauritanie, prennent part à cette manifestation.