La Maison de la culture Hassan- El Hassani de Médéa a abrité dimanche, avant-hier, des journées d'études organisées sous le thème " le patrimoine architectural traditionnel ", à l'initiative de l'association des architectes de la wilaya de Médéa. Ces journées, qui s'inscrivent dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, ont été mises à profit par un collège d'enseignants des grandes Ecoles nationales d'architecture et des représentants des bureaux d'études agréés à Médéa pour promouvoir le riche patrimoine architectural que recèle le pays, donner un éclairage sur les multiples applications et techniques de construction qu'offre ce type d'architecture, au regard des spécificités géographiques, climatiques et sociales propres à chaque région. Ainsi, les participants à cette rencontre ont relevé, également, les innombrables techniques et matériaux de construction utilisés par les aïeux et qui sont susceptibles, d'après eux, d'être introduits à nouveau dans le processus de conception et de réalisation des projets de construction à venir et ce, à travers une rétrospective des modèles d'habitats érigés dans les quatre coins du territoire national. Lors de cette première journée, les spécialistes réunis ont suivi deux communications ayant pour thème, "la construction des Ksour", animée par l'architecte Kaci Mebarek, spécialisé dans la protection de l'architecture traditionnelle, et "le patrimoine architectural rural", une enquête d'exploration des anciennes techniques d'architecture en milieu rural, réalisée par Noureddine Kebaïli, enseignant à l'Ecole nationale polytechnique d'Alger, dans la commune de Boughezoul, au sud de la wilaya de Médéa. Spécifiques surtout aux régions sahariennes, les Ksour, reflet de "la mémoire du lieu", expliquera d'emblée l'architecte Kaci Mebarek, se caractérisent, selon lui, par une fonctionnalité qui a tendance à disparaître des villes du Sud algérien, en raison de la prédominance du style architecture moderne. Le retour à l'architecture ancienne, prôné et exhorté par le conférencier, qui symbolisait la "centralité de la vie" et la relation intrinsèque nature-culture est une "option" susceptible de pallier aux "carences" constatées en matière d'architecture et d'urbanisme engendrées par le recours systématique et à outrance à un mode de construction inadapté à ces régions. De son coté, Noureddine Kebaili, plaide, à travers les conclusions de l'enquête réalisée sur la ville de Boughezoul, pour la réintroduction au niveau des zones rurales des anciennes techniques et des méthodes de construction, d'autant, dira-t-il, que la mise en pratique de ces techniques est censées ouvrir de nouvelles perspectives en termes de volume de construction, de disponibilité des matériaux de base et permettre une meilleure gestion des espaces. Dans ce contexte, il cite, à titre d'exemple, l'expérience réussie menée au Nouveau Mexique (Etats-Unis d'Amérique), en Australie, en France ou dans certains pays arabes, comme le Maroc et l'Egypte, qui se sont inspirés des techniques architecturales locales pour réaliser des habitations et des édifices publics de grande qualité qui répondent aux besoins exprimés par les utilisateurs. L'enquête d'exploitation des anciens types d'architectures, entreprise au début des années 90, à Boughezoul, a permis, a fait observer le conférencier, d'identifier une diversité des techniques de réalisation, des matériaux utilisés et des formes géométriques adoptés par la population, en plus du caractère "bio-climatique" des maisons érigées dans cette zone.