Des bateaux de pêche palestiniens ont été la cible hier d'attaques de la marine israélienne sur les côtes de Rafah et du sud de Ghaza, rapportent des médias, citant des témoins. Les navires de guerre israéliens sillonnent chaque jour les côtes de Rafah et du sud de Ghaza, où ils ont ouvert le feu vendredi sur des pêcheurs palestiniens, ont précisé les mêmes sources, sans faire état de morts ou de blessés. La marine israélienne commet quotidiennement ce genre d'agression contre les pêcheurs palestiniens les privant de gagner leur vie, de plus en plus difficile en raison de la détérioration de la situation économique dans la bande de Ghaza, sous blocus sioniste depuis près de quatre ans.Sur le front politique, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a assuré jeudi qu'il était prêt à reprendre les négociations de paix directes avec Israël, si elle décide le gel de la colonisation. Le président Abbas s'est dit disposé à reprendre les pourparlers avec la partie israélienne, dès qu'Israël cessera ses activités de colonisation, s'exprimant lors d'une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie, après une rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit. M. Abbas indiqué avoir évoqué avec le chef de la diplomatie égyptienne, plusieurs alternatives aux négociations de paix actuellement dans l'impasse, dont une demande de reconnaissance d'un Etat palestinien par les Nations unies. M. Abbas a assuré, toutefois, que la reprise des négociations entre les deux parties reste l'option privilégiée pour les Palestiniens. "Nous avons discuté de plusieurs options successives, mais la première pour nous est de revenir aux négociations directes si Israël cesse toute colonisation", a-t-il affirmé. Les négociations de paix directes israélo-palestiniennes, entamées début septembre sous l'égide des Etats-Unis, sont toujours dans l'impasse en raison de la poursuite de la colonisation juive dans les territoires palestiniens. L'Autorité palestinienne avait décidé de rompre ces pourparlers avec Israël après le refus de ce dernier de prolonger le moratoire du gel des activités de colonisation. Notons par ailleurs que le nouveau projet d'Israël considérant El-Qods occupée comme une priorité dans ses plans de colonisation, continue de susciter de vives réactions en Palestine et dans le monde musulman. Ce projet de considérer El-Qods comme "la zone de priorité nationale" d'Israël a été condamné mercredi par l'Organisation de la conférence islamique, qui le considère comme une nouvelle tentative d'Israël de judaïser la ville sainte, en privilégiant l'établissement de nouvelles colonies juives. Le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a mis en garde contre les dangers de ce projet de loi, réaffirmant qu'El-Qods-Est est "une partie indissociable des territoires palestiniens occupés en 1967". Ces plans israéliens visant à changer la réalité géographique et démographique sont "illégaux et représentent une violation du droit international et du quatrième traité de Genève", a-t-il ajouté. Face à cette situation, le SG de l'OCI a appelé la communauté internationale et le Quartette pour le Proche-Orient à obliger Israël à mettre un terme aux actes de répression visant à judaïser El-Qods. Pour l'Autorité palestinienne, le nouveau projet d'Israël entre dans la cadre des tentatives à dépouiller les Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres. Ce plan de colonisation israélien prouve, en outre, l'absence d'un partenaire dans le processus de paix, a affirmé Hanane El Ashraoui, membre du comité exécutif de l'Organisation de la libération de la Palestine. Mme El Achraoui a mis en garde contre les dangers de voir ce projet de loi adopté, car e-t-elle averti, cela conduira à modifier l'équilibre démographique à El Qods et accélérera la judaïsation de la ville, et menace même l'existence de la partie orientale de la ville comme capitale du futur Etat palestinien indépendant. Le négociateur palestinien Saëb Arekat a lui aussi condamné le projet, qui n'est que le reflet des violations israéliennes de la charte des Nations unies et du droit international. Cette énième provocation entre dans le cadre des tentatives israéliennes d'imposer des faits accomplis et de nouvelles réalités sur le terrain en vue des prochaines négociations, a souligné M. Arekat. "El Qods-Est est une région occupée depuis 1967 et le monde entier y compris les Etats-Unis considèrent son appropriation par Israël comme illégale", a-t-il réaffirmé.