Depuis son lancement en 2008, le mécanisme du financement des projets d'activité des jeunes promoteurs rencontre un blocage au niveau des entités financières publiques. Ainsi, lors du forum d'El Moudjahid, la Caisse nationale d'assurance chômage Cnac, a révélé 8000 dossiers en attente de validation. Ahmed Chaouki Taleb, directeur général de la Cnac, a fait savoir que cinq banques publiques enregistrent un retard dans le traitement de 7 766 dossiers de projets d'activité de jeunes promoteurs et 387 autres ont été rejetés, dont 194 décisions de rejet relèvent de la Badr, durant la période du 1er janvier 2009 au 30 septembre 2010. L'intervenant a cité la Banque nationale d'Algérie (BNA), le Crédit populaire d'Algérie (CPA), la Banque de développement local (BDL) et la Banque extérieure d'Algérie (BEA), la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), comme partie prenante du mécanisme national d'encouragement à la création des micro- entreprises. Selon M. Taleb, la Badr-banque affiche un taux de freinage très élevé pour l'accord des crédits aux jeunes, malgré que les dossiers aient reçu l'aval du comité de sélection, de validation et de financement lequel rassemble les représentants de la Cnac et de l'Ansej. "Parmi les dossiers ayant accusé un retard dans leur traitement, 2.441 dossiers ont été enregistrés au niveau de la Badr" a-t-il précisé. Par ailleurs, le directeur général de la Cnan a révélé que sur les 44.046 dossiers de projets d'activité de jeunes promoteurs qui ont bénéficié du financement des banques et ce, de la période du 1er janvier 2009 au 30 septembre 2010, la BDL arrive au premier rang avec 10 578 dossiers, puis la BNA avec 10 087 dossiers, le CPA a financé 8 410 projets, la BEA avec seulement 7 562, et en bas du tableau on trouve la Badr avec7 409 dossiers traités. Contrairement aux dispositions prises par le gouvernement, en juillet 2008 afin de réduire les délais de financement et de validation des dossiers, l'orateur a noté que les banques n'arrivent pas à se mettre à jour avec ces mesures. Il a révélé que le traitement des dossiers des jeunes promoteurs au niveau des banques ne devra pas dépasser les deux mois, mais atteignent dans certaines banques plus de 4 mois. En ce qui concerne le nombre total des dossiers déposés auprès des banques partie prenantes dans le financement des projets de microentreprises, le premier responsable de la Cnac a révélé qu'il s'est élevé pour l'exercice 2009 à 50 000, dont 44 000 ont été financés. S'agissant de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), dont le réseau d'agences à travers le territoire national est moins bien étoffé que celui de la Badr, M. Taleb a indiqué que cette banque a atteint un taux de financement de 90% des projets déposés auprès de ses agences. De son côté, le secrétaire général de l'Ansej, M. Tahar Chaâlal, a fait savoir que son organisme délivre en moyenne, aux promoteurs, 60 autorisations de financement de projets de microentreprises. Concernant les causes liées au rejet de dossiers par les banques, M. Chaâlal, a évoqué l'absence de documents dans certains dossiers de jeunes promoteurs, notamment l'acte de propriété des terres destinées aux projets relatifs à l'agriculture, l'élevage, ou l'agroalimentaire. Pour M. Chaâlal, la seule explication qui existe pour le cas de la Badr réside dans sa spécialisation qui ne lui laisse pas beaucoup d'opportunités.