Le géant britannique British Petroleum (BP) a annoncé un bénéfice net de 1,785 milliard de dollars au troisième trimestre 2010. En juin, il avait essuyé une perte de 16,9 milliards. Mais la facture de la marée noire pourrait encore augmenter. BP explique ce regain de forme par un "environnement bénéfique", notamment l'augmentation du prix du pétrole, ainsi que par un très bon trimestre de ses branches marketing et raffinage. "Nous avons bien progressé ce dernier trimestre", a commenté hier Bod Dudley, le patron de BP qui a remplacé Tony Hayward, au 1er octobre. Lors de la présentation des résultats, BP a ajouté qu'il augmenterait de 7,7 milliards de dollars la provision pour éponger les frais engendrés par la catastrophe Deepwater. L'ensemble des sommes mises de côté s'élève dorénavant à 39,9 milliards. Le pétrolier britannique se bat également pour ne pas porter seul la responsabilité financière de la marée noire. Il a expliqué avoir demandé à Moex Offshore, filiale de la maison de commerce japonaise Mitsui and Co, de lui verser 1,3 milliard de dollars. BP réclame cette somme en vertu du fait que l'entreprise japonaise détient 10% du puits de forage concerné. Moex Offshore a pour l'instant indiqué être en attente des résultats des enquêtes en cours pour décider (ou non) d'un versement. Rappelons que la compagnie pétrolière britannique a récemment annoncé la vente de quatre gisements pétroliers et gaziers en eaux profondes dans le golfe du Mexique au groupe japonais Marubeni Oil and Gas, pour un montant de 650 millions de dollars. Confronté à de multiples demandes d'indemnisation, BP doit vendre pour 30 milliards de dollars (21 milliards d'euros) d'actifs au plus. BP va aussi vendre à sa coentreprise russe TNK-BP des gisements pétroliers et gaziers au Vietnam et au Venezuela pour 1,8 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros). La transaction permet également à TNK-BP de réaliser son ambition de croître en dehors de la Russie, où il est le troisième producteur pétrolier. Le russo-britannique TNK-BP s'intéresse également au rachat des actifs de BP en Algérie. dans ce contexte, le chef des opérations de BP, Bill Schrader, a déclaré, récemment que les discussions autour de la vente des actifs de British Petrolium en Algérie avancent lentement. Il a ajouté, sur sa lancée, que "l'Algérie va plus lentement à cause de la procédure d'engagement du gouvernement". "C'est pour cela que BP n'est pas parvenu encore à un accord sur les termes et les conditions ainsi que sur le prix de cession de ses actifs dans ce pays", a-t-il ajouté. Il est à noter que les contrats d'investissements du géant pétrolier britannique (BP), en Algérie, représentent plusieurs milliards de dollars. En effet, il a injecté une somme de 4 milliards de dollars US en Algérie, dans trois projets majeurs : l'amélioration du taux de récupération du gisement de pétrole de Rhourde El-Baguel, le développement des gisements de gaz sec d'In Salah, celui des champs de gaz humide d'In Amenas. A ce propos, il est considéré comme étant l'un des grands collaborateurs de Sonatrach et Statoil suite à ces deux projets gaziers à In Salah et In Amenas. Ces deux projets représentent environ 20% de la production de gaz en Algérie. La firme britannique explore également un champ d'huile REB avec Sonatrach et un bloc d'exploration près d'Illzi. S'agissant du même contexte, les gisements d'In Salah en partenariat avec Sonatrach, Statoil et BP ont atteint la phase plateau. Ils produisent plus de 9 milliards de m3 de gaz annuellement destinés à l'Espagne et l'Italie. Idem pour ce qui est des gisements d'In Amenas. En effet, ceux-ci ont atteint 9 milliards de m3 de gaz annuellement et 50 000 barils/jour de liquide. Les niveaux d'extraction de gaz cumulés de ces deux pôles constitueront l'essentiel de la nouvelle capacité d'exportation supplémentaire de gaz de l'Algérie estimée à 25 milliards de m3/an, à atteindre cette année. Il y a quelques semaines, des responsables de BP en Algérie avaient expliqué que l'impact de la crise financière, qui a touché le groupe, n'aura aucun effet sur les investissements du groupe en Algérie. Cependant, la hausse du nombre des demandes d'indemnisation suite à la catastrophe du golfe du Mexique a obligé la firme britannique à céder ses actifs algériens. faut rappeler, dans ce contexte que, BP a subit des pertes colossales à la suite d'un incident sur sa plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique, lequel a induit la formation d'une énorme marée noire. Au premier trimestre, le groupe BP a subi une perte trimestrielle inédite de 16,9 milliards de dollars. BP, qui veut avoir une gestion financière "prudente" de cette crise et réduire son endettement, a indiqué vouloir vendre en 18 mois 30 milliards de dollars d'actifs, soit environ 10% de ce qu'elle possède. Ainsi, pour BP, cette vente à TNK-BP s'inscrit dans sa stratégie de recherche de liquidités pour assumer le coût de la catastrophe. TNK-BP est une société de droit russe créée en 2003 entre BP et le consortium russe AAR. Elle est détenue à parts égales entre les deux partenaires.