C'était faire preuve d'échec des pouvoirs publics et de l'abandon de la souveraineté nationale que de recourir au FMI qui impose des mesures économiques dont les objectifs sont connus. Y recourir procède d'un constat, celui de ne plus pouvoir faire face en même temps au remboursement des dettes contractées auprès d'autres pays sous forme de crédit à l'importation et auprès des institutions financières. Plus particulièrement pour l'Algérie, le FMI avait été trop diabolisé dans le sens où, durant les décennies 70 et 80, et jusqu'au milieu de la décennie 90, le discours officiel le présentait comme une institution internationale au service des puissances libérales, c'est-à-dire surtout les pays occidentaux, les pays capitalistes, les puissances impérialistes. N'oublions certainement pas que l'Algérie est membre du FMI, que chaque pays y a une quote-part, dont la hauteur détermine le niveau de participation dans la prise de décisions. Le FMI peut décider de relever son capital et de solliciter pour cela des pays membres qui ont de larges disponibilités financières. L'Algérie, par exemple, se présente comme une puissance financière depuis que ses réserves de change ont nettement augmenté grâce aux hausses successives des ressources provenant de la vente des hydrocarbures. On se rappelle tout de même de la difficulté qu'avait eue le chef du gouvernement, Réda Malek, a expliquer que le pays allait vers le FMI et à expliquer encore plus difficilement que ce n'était pas pour un rééchelonnement et donc pas pour nous faire imposer le plan d'ajustement structurel. Il était difficile de sortir des implications du discours idéologique des décennies précédentes où on parlait beaucoup des "fourches caudines" du FMI. Allons-nous y retourner un jour ? Allons-nous avoir à nous endetter de nouveau pour nous retrouver dans la même situation qui avait commencé en 1986 à cause de la chute brutale des cours des hydrocarbures, qui ne nous permettait pas à la fois de rembourser nos dettes à terme échu, et de faire face aux importations alimentaires et d'équipements de fonctionnement de notre économie ?