Les réserves de change de l'Algérie se sont établies à 157 milliards de dollars à fin septembre 2010, a indiqué, jeudi, à Alger, la mission du FMI, estimant ce niveau de réserves ''très confortable''. ''La position extérieure de l'Algérie s'est améliorée par rapport à 2009 et reste très confortable, avec des réserves internationales atteignant 157 milliards de dollars à fin septembre 2010'', a souligné le Fonds monétaire international, à l'issue d'une mission effectuée en Algérie du 20 octobre au 2 novembre. En juillet dernier, les réserves de change de l'Algérie s'élevaient à quelque 150 milliards de dollars. Le solde courant s'est fortement amélioré en raison de la hausse des prix des hydrocarbures et une légère baisse des importations. Notons qu'une mission du Fonds monétaire international, dirigée par Joël Toujas-Bernaté, a séjourné à Alger du 20 octobre au 2 novembre 2010, pour conduire les discussions dans le cadre des consultations annuelles au titre de l'article IV1. Les discussions ont porté sur les politiques et perspectives économiques à court et moyen termes, dans un contexte de conjoncture mondiale encore incertain. La mission a eu des discussions avec le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, le ministre de la Prospective et de la Statistique, M. Abdelhamid Temmar, et le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohammed Laksaci. La mission a également rencontré des représentants du ministère de l'Industrie et des PME, du ministère du Commerce, ainsi que des secteurs économiques et de la société civile. Dans un contexte de reprise de l'économie mondiale, l'Algérie continue d'enregistrer une bonne performance économique tirée par les dépenses publiques. Les politiques macro-économiques prudentes suivies par le passé ont permis à l'Algérie de constituer une position financière confortable avec des niveaux d'endettement très faibles. Les performances macro-économiques restent solides en 2010. La croissance hors hydrocarbures devrait atteindre plus de 5%, grâce à une bonne performance des secteurs tirés par le programme d'investissements publics (PIP). D'autre part, la production des hydrocarbures devrait se stabiliser et conduire à une croissance du PIB global de 3,3%; L'inflation est en baisse (4,6% en moyenne annuelle) en raison de la baisse des prix des aliments frais. L'inflation hors aliments frais demeure relativement modérée grâce à une politique monétaire prudente, un soutien aux prix de certains produits alimentaires de base et le contenu élevé en importations des dépenses publiques. Malgré l'augmentation des recettes d'hydrocarbures, la position budgétaire restera déficitaire en raison d'une augmentation soutenue des dépenses publiques, y compris une hausse des rémunérations dans la fonction publique. Cependant, le déficit budgétaire se réduira en 2010 à 4 % du PIB - contre un déficit de 6,8 % du PIB en 2009. En 2011, le secteur hors hydrocarbures devrait continuer à enregistrer une bonne performance, équivalente à celle de cette année. Le secteur des hydrocarbures devrait également connaître une légère amélioration de son activité et contribuer à une croissance globale de 3,7%. La politique budgétaire en 2011 devrait avoir comme principal objectif de poursuivre l'effort de modernisation des infrastructures tout en continuant à renforcer la maîtrise des dépenses. Dans le but d'assurer la viabilité à long terme des finances publiques, il serait indiqué de rationaliser davantage et mieux cibler les dépenses publiques courantes, et poursuivre le renforcement de la mobilisation des recettes hors hydrocarbures. L'orientation dominante de la politique monétaire en 2011 devrait être de continuer à contrôler l'excès de liquidités et les pressions inflationnistes qui pourraient apparaître après les importantes hausses des salaires dans la fonction publique et les principaux secteurs économiques. Par ailleurs, la Banque d'Algérie continue de maintenir le taux de change effectif réel proche de son niveau d'équilibre. Malgré des progrès importants, le défi principal pour l'économie algérienne demeure de créer suffisamment d'emplois pour les nouvelles générations en s'appuyant sur une diversification de l'activité économique. Les perspectives à moyen terme restent favorables, même si l'activité hors hydrocarbures pourrait se ralentir quelque peu, avec la stabilisation des dépenses d'investissement publiques et un secteur privé qui ne semble pas encore être entièrement en mesure de prendre le relais comme moteur de la croissance. Les perspectives financières à moyen terme se sont fortement améliorées avec la hausse du prix du baril, mais restent fortement dépendantes des fluctuations de prix des hydrocarbures. Il sera également important de poursuivre le renforcement de la qualité des dépenses publiques afin qu'elles contribuent à des progrès économiques et sociaux durables. Afin de renforcer les perspectives de croissance à moyen terme pour réduire le chômage et augmenter le niveau de vie des populations, l'Algérie devra poursuivre son programme d'investissements publics, tout en veillant à son efficacité et approfondir les réformes structurelles, visant en particulier à améliorer le climat des affaires. De telles actions favoriseront le développement de l'investissement privé et la diversification de l'économie, et amélioreront sa compétitivité et son attractivité pour les investisseurs étrangers. A cet effet, le FMI continuera de soutenir les efforts importants du gouvernement et de la Banque d'Algérie pour renforcer la solidité et l'efficacité du secteur bancaire. La mission encourage enfin les autorités à poursuivre leurs efforts d'intégration de l'Algérie dans l'économie régionale et mondiale. Le chef de la mission, Joel Toujas-Bernaté, a indiqué, jeudi, au cours d'une conférence de presse, que l'Algérie devrait poursuivre son programme d'investissements publics, mais doit veiller à son efficacité. "L'Algérie devrait également ''approfondir les réformes structurelles, visant en particulier à améliorer le climat des affaires". Selon le FMI, de telles actions favoriseront "'le développement de l'investissement privé, la diversification de l'économie, l'amélioration de sa compétitivité et son attractivité pour les investisseurs étrangers". Le FMI relève en outre que ''malgré les progrès importants, le défi principal pour l'économie algérienne demeure de créer suffisamment d'emplois pour les nouvelles générations en s'appuyant sur la diversification de l'activité économique''. Il a prévu, par ailleurs, que les perspectives à moyen terme ''restent favorables, même si l'activité hors hydrocarbures pourrait se ralentir quelque peu avec la stabilisation des dépenses d'investissements publics et un secteur privé qui ne semble pas encore être entièrement en mesure de prendre le relais comme moteur de la croissance''. A cet effet, le Fonds continuera à soutenir les efforts importants du gouvernement et de la Banque d'Algérie pour renforcer la solidité et l'efficacité du secteur bancaire. Pour 2011, le FMI anticipe une légère amélioration de l'activité des hydrocarbures pour contribuer à une croissance globale de 3,7%.