La mission du FMI qui a séjourné en Algérie du 20 octobre au 2 novembre a décerné une bonne note à l'Algérie. Outre une appréciation positive des principaux indicateurs macroéconomiques, elle a fait plus en approuvant - les justifiant encore - les mesures prises dans le cadre de la loi de finances pour 2009, après avoir déclaré lors de la dernière mission en 2009 qu'il «était prématuré d'en parler ». Pour le chef de mission, Joël Toujas Bernaté, c'est inutile de discuter de leur opportunité. Les mesures contenues dans la loi de finances de 2009, sont qualifiées «d'assainissement de l'économie et du commerce extérieur». Quant à celles élargissant les prérogatives du Conseil du crédit et de la monnaie, elles sont vues comme «un moyen de préservation et de stabilisation financières». Ainsi, on citera pour le premier exemple l'instauration du crédit documentaire dans les échanges extérieurs (CREDOC) qui est pour le FMI tout à fait normal. Celui-ci a juste posé des «problèmes d'adaptation dans la phase de transition qui a fini par se stabiliser», indique Joël Bernaté. Autre mesure défendue par le FMI, les nouvelles prérogatives dévolues au CMC, dans le domaine bancaire. Pour les représentants de la finance internationale, elles sont de nature à «clarifier les missions (du CMC) dans le domaine de la préservation de la stabilité du système financier». Autre sujet d'inquiétude, dans le domaine bancaire, le FMI ne voit pas d'inconvénient à ce que l'administration délègue son représentant dans le conseil d'administration des banques privées, du moment que la mesure a été «appréciée d'une manière positive par les banquiers eux-mêmes», dit-on. Cela dit, il est tout à fait normal que le FMI émette quelques observations d'usage et s'autorise quelques conseils d'autant plus qu'il y a d'abord ce chômage qui est «plus inquiétant lorsqu'il touche plus particulièrement la jeunesse», la dépendance de l'économie des recettes des hydrocarbures, la place encore timide du privé qui peut «libérer» des énergies supplémentaire en berne…. Par contre, celle sur laquelle le FMI reste dubitatif, c'est l'obligation pour le partenaire étranger de s'associer avec un partenaire national. Pour le FMI, il s'agit de s'interroger sur «la qualité de ce partenaire» s'il est viable. Cela amène carrément à ouvrir un débat sur le rôle de l'investissement étranger dans notre pays. INQUIÉTUDE SUR L'ATTRACTIVITÉ DU PAYS Là, la mission n'a pas caché son inquiétude. Pour preuve, notre pays enregistre une baisse des IDE en 2009, de l'ordre de 60%. Cela a poussé le FMI à demander à l'Algérie d' «être plus vigilante», de «suivre de près» les mesures restrictives d'accès à l'investissement étranger qui est source de «transfert de savoir-faire, de diversification» et de modernisation de l'économie. L'Algérie doit «préserver son attractivité», estime la mission qui a focalisé sur 2009 qui est une période de crise. Mais le «rebond qui va s'opérer dans l'économie mondiale» pour les années à venir «risque de n'être pas au rendez-vous, s'inquiètent encore les experts du fonds qui prennent à témoins les premiers effets d'attente perceptibles en 2010. «On est tombé à zéro», dira le représentant du FMI qui, à propos de l'affaire Orascom, affirme que celle-ci «n'est pas ce qui est de plus significatif», dans le climat des affaires, selon lui. Sur les autres chapitres, la mission qui a eu des discussions - dites annuelles au titre de l'article IV des statuts du fonds - avec les responsables économiques et financiers du pays s'est montrée satisfaite que l'Algérie continue d'enregistrer une bonne performance, tirée, il est vrai, par les investissements publics et les mesures de prudence qui ont permis de constituer, dit le chef de mission, «une position financière confortable avec des endettements très faibles». Pour la dette, le délégué du FMI estime qu'il n'y a «rien à signaler» là-dessus au regard des «efforts de réduction de l'endettement menés depuis l'année 2000». Pour le FMI, et pour l'Algérie aussi, l'essentiel est que «ces performances restent solides pour 2010». Ainsi, la croissance hors hydrocarbures devrait atteindre plus de 5% et 3,3% pour celle des hydrocarbures. L'inflation, elle, est en baisse avec une moyenne de 4,6% par an. Quant aux réserves, elles sont significatives avec un montant de 157 milliards de dollars à fin septembre, ce qui améliore la position financière de l'Algérie. Il faut noter le rapport détaillé sur cette mission sera soumis prochainement pour approbation au conseil d'administration du Fonds.