Cette situation exceptionnelle qui, selon les projections de l'institution internationale sera prolongée jusqu'en 2009, procure des conditions très favorables à la mise en œuvre du programme de réformes économiques. La position extérieure de l'Algérie “devrait rester favorable en 2005 et à moyen terme” dans un contexte de croissance continue et de baisse de la dette extérieure, ont indiqué à l'APS des responsables du Fonds monétaire international (FMI) à Washington. Dans son analyse des résultats attendus à la fin 2004, l'institution née des accords de Bretton Woods souligne que la hausse des prix des hydrocarbures rend la position extérieure de l'Algérie “de plus en plus aisée”. Avec l'amélioration du surplus du compte courant extérieur, les réserves de change devraient s'établir à 42 milliards de dollars en fin d'année. Par ailleurs, selon les mêmes responsables, le remboursement par anticipation d'une partie de la dette extérieure “a substantiellement réduit son encours”. Les exportations d'hydrocarbures, estime le FMI, augmenteraient pour passer de 33,5 milliards de dollars en 2004 à 39 milliards de dollars en 2005 et resteraient élevées jusqu'en 2009. Le FMI considère que “la stabilité politique accrue et la forte position financière de l'Algérie représentent d'excellentes conditions pour la mise en œuvre du programme de réformes économiques du gouvernement”. Le FMI estime, selon l'APS, que le PIB sera de 93,5 milliards de dollars en 2005. Il atteindra 107,6 milliards de dollars en 2009. La balance commerciale sera, selon les prévisions du fonds, excédentaire (+20,83 milliards de dollars) en 2005. Cet excédent va descendre à +12,36 milliards de dollars en 2009. Concernant la dette extérieure, les prévisions du FMI donnent 18,8 milliards de dollars en 2005 (20,1% du PIB) et 9,8 milliards de dollars en 2009 (9,1% du PIB) sur la base d'un prix du pétrole brut algérien (Sahara Blend), à 42,7 dollars le baril en 2005 et à 34 dollars en 2009. Le Fonds monétaire international semble apprécier l'orientation budgétaire et financière projetée par l'Algérie. “Elle conforte la stabilité macro-économique”. Du coup, le fonds se dit appuyer “la réorientation de la politique budgétaire proposée dans le projet de loi de finances 2005, qui vise à ramener les dépenses publiques à un niveau soutenable”. Le FMI souligne que la loi de finances 2005 “marque un tournant dans l'orientation des finances publiques”. Selon le FMI, grâce à la maîtrise des dépenses publiques visée par cette loi, le déficit hors hydrocarbures serait ramené à un niveau de 29,8% du PIB hors hydrocarbures en 2005. Cette consolidation budgétaire “est d'autant plus nécessaire que l'Algérie perdrait une part de ses recettes douanières suite à la libéralisation du commerce extérieur, déjà entamée et prévue dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne et de l'accession à l'OMC. Le FMI prévoit un léger ralentissement de la croissance du Produit intérieur brut réel hors hydrocarbures (Pibhh), en 2005” en phase avec le resserrement de la politique budgétaire à moyen terme. Elle serait de 4,5% en 2009. Pour atteindre une croissance plus élevée, le FMI estime nécessaire “une accélération des réformes structurelles et une amélioration du climat des affaires”. Le FMI évoque, notamment, la réforme du secteur financier, la libéralisation du commerce extérieur et le régime des changes. Dans un récent rapport sur l'évaluation du secteur financier et bancaire publié en mai dernier, le FMI avait suggéré à l'Algérie de privatiser à moyen terme les deux banques publiques les plus saines. Le FMI suggère aussi de réduire des exonérations d'impôt sensiblement, et de renforcer l'administration fiscale pour atténuer l'impact de la réduction tarifaire sur les revenus budgétaires et pour assurer l'égalité face à l'impôt.. M. R.