L'Union européenne devra tenir compte des engagements de la conférence de Nagoya sur la biodiversité à l'occasion de la prochaine réunion des Etats pêcheurs du thon rouge, qui s'ouvre prochainement à Paris, a estimé mercredi la Commission européenne. "Tout ce que nous allons faire, y compris à la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat), doit être considéré dans ce contexte" de l'accord de Nagoya, a estimé le commissaire européen en charge de l'Environnement, Janez Potocnik, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. La réunion est prévue du 17 au 27 novembre à Paris. L'objectif numéro 6 de l'accord de Nagoya prévoit que d'ici 2020 tous les stocks de poisson "doivent être exploités de façon durable" afin d'éviter la surpêche et que les espèces soient d'ici là "dans des limites biologiques sûres", a-t-il rappelé. La Commission européenne souhaite défendre à l'Iccat une baisse substantielle du quota de pêche mondial de thon rouge, contre l'avis des Etats pêcheurs européens concernés, dont la France, l'Italie et l'Espagne partisans d'un quota stable. Les scientifiques de l'Iccat estiment qu'une réduction de moitié de quota du thon rouge de 13.500 tonnes en 2010 à 6.000 tonnes en 2011, permettrait d'assurer d'ici 2020 un niveau de "rendement maximum durable" du stock de thon rouge. Les mêmes scientifiques estiment qu'un maintien du quota à 13.500 tonnes permettrait d'assurer le même objectif d'ici 2022. Très prisé par les Japonais pour les sushis, le thon rouge a vu ses stocks diminuer de 75% en un demi-siècle, selon les défenseurs de l'Environnement. Comme chaque année, en cette saison, les forces vives de l'Europe se mettent en ordre de bataille à Bruxelles autour des quotas de pêche. Il faut savoir que, selon le tout récent rapport du comité scientifique de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, la CICTTA, seul un quota de 6000 tonnes permettrait à 100%, que l'espèce des thons rouge de se reconstituer d'ici 2022, tandis que la reconduction du quota de 2010 de 13 500 tonnes, en particulier défendu par la France, ferait chuter cette probabilité à 63%. Ces estimations scientifiques sont nettes et précises, mais on peut douter de leur réalité, bien que personne ne soit en mesure de prouver le contraire. Alors qu'il existe encore sur terre des zones, bien que rares, restées inexplorées, on ne peut pas exclure la possibilité de l'existence en mer de zones de repeuplement, ignorés des membres de la commission scientifique, mais fréquentées par des espèces classées " en péril ". En effet, il faut croire que les concentrations de ce poisson ne sont pas si rares que ça, car un thonier senneur peut encore remonter jusqu'à cent tonnes en un seul coup de filet, ce qui fait que les quotas actuels sont atteints en un seul mois de pêche dans l'année.