La filière céréales a bénéficié durant la saison 2009/2010, de mesures incitatives telles que la mise en place d'une filiale semences, des unités de motoculture et de cellules d'animation et d'accompagnement des céréaliculteurs pour améliorer la production. Aussi des experts algériens et étrangers auteurs d'un nouveau livre consacré à la Mitidja ont indiqué dimanche que la céréaliculture est un créneau avantageux pour les agriculteurs de cette plaine de 1.400 km2 située au centre du pays. Peu exigeante en eau, la céréaliculture est une activité intéressante pour les travailleurs de la terre de cette région ont suggéré les spécialistes en présentant leur ouvrage intitulé "La Mitidja 20 ans après". Cette publication sanctionne cinq années de travaux menés par cette équipe dans la Mitidja dans le cadre du programme régional "Sirma" (Economie d'eau en systèmes irrigués au Maghreb) lancé en août 2004 à travers l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. L'initiative a mobilisé des chercheurs d'établissements spécialisés de chaque pays, à l'instar de l'Ecole nationale supérieure agronomique d'Alger (ENSA) et d'instituts de recherche français (Cemagref, Cirad et Ird). Les auteurs, Amar Imache, Tarik Hartani, Sami Bouarfa et Marcel Kuper ont présenté leur livre au Centre culturel français à l'occasion de la clôture de la quinzaine scientifique dédiée à la biodiversité.Un des quatre chapitres qui composent l'ouvrage de 280 pages paru aux Editions Alpha, est consacré exclusivement à la problématique de l'eau, les auteurs relèvent que 90 % des agriculteurs de la Mitidja ont recours à l'eau souterraine. Cette situation, a-t-on ajouté, a pris forme suite au partage entre les attributaires des exploitations agricoles collectives (EAC) qui, bon nombre d'entre eux, ont choisi de les mettre en location. Les locataires, dont de nombreux jeunes ne disposent d'aucun document officiel, ne peuvent pas prétendre aux services publics d'irrigation, aux aides et subventions consenties par l'Etat au profit des opérateurs du secteur. Tout en préconisant la sécurisation des agriculteurs conformément à l'adage "la terre appartient à ceux qui la travaillent", les experts ont plaidé à cet égard pour une régularisation progressive qui tient compte des performances et de la volonté des agriculteurs à réellement poursuivre leur activité à long terme. Notons que la production céréalière pour 2009/2010, se situe autour de 45 millions et demi de quintaux, un résultat estimé bénéfique pour le blé dur (40%) et l'orge (40%), ce qui n'est pas le cas pour le blé tendre avec une production qui ne dépasse pas les 8 %.