La part du secteur privé dans l'investissement global réalisé en Algérie, entre 2008 et 2009, n'a pas dépassé les 1.9%. Sid Ali Boukrami, secrétaire d'Etat chargé des statistiques, a déclaré, hier, à Tipaza, que cette maigre contribution représente un montant de 1 milliard de dollars. " Les investisseurs privés sont présents uniquement dans le bâtiment et les travaux publics et plus particulièrement dans les services, a encore déploré le secrétaire d'Etat qui s'exprimait lors d'une conférence sur les statistiques économiques. Selon lui, la contribution du privé est estimée à 0,10% de l'investissement industriel. Une part négligeable qui a fait dire à Belkarami que " le privé investit peu ". Le même responsable a fait savoir que le ministère de l'Industrie est en train d'élaborer un nouveau plan pour relancer l'industrie algérienne. Ce nouveau plan, a-t-il expliqué, définit les priorités du secteur. Il sera question ensuite de soutenir les PME et de trouver des alternatives à l'importation. Le plan de relance de l'industrie, ajoute le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Prospective et de la Statistique, prévoit aussi la capitalisation des expériences vécues pour s'orienter vers les projets de partenariat et l'industrie de base. Les déclarations de Sid Ali Boukrami à propos de ce nouveau plan rappellent la fameuse stratégie industrielle de Abdelhamid Temmar, accompagnée d'un grand tintamarre médiatique, avant qu'elle ne tombe en disgrâce des suites des critiques dont elle a fait l'objet de toutes parts. Le Premier ministre, rappelons-le, l'a descendue en flamme lors d'une intervention à l'APN en estimant que cette stratégie théorique n'avait pas de grands rapports avec la réalité. Ainsi, les PME concernées ont le droit de s'interroger sur le contenu de ce nouveau plan de relance de l'industrie. D'ailleurs, les organisations patronales n'ont pas eu de cesse de réclamer leur association dans la prise décision, qui concernent la vie économique du pays. Il faut dire, aussi, que si Belkarami estime que le privé investit peu, c'est parce que ce secteur trouve des difficultés pour accéder aux financements. Certaines organisations patronales se sont plaintes, de leur marginalisation par la nouvelle politique du gouvernement. Les mesures de soutien décidées par l'Exécutif au profit des entreprises publiques n'ont pas été du goût de nombre d'entrepreneurs privés qui réclament, peut-t-on dire, leur part du gâteau. Pour sa part, le DG du FMI, en visite la semaine dernière à Alger, a beaucoup insisté sur la nécessité pour l'Algérie de développer son secteur privé. Un élément clé, selon Strauss-Kahn, pour réduire le chômage et diversifier l'économie du pays, largement dépendante des hydrocarbures. Signalons, enfin, que le gouvernement a prévu, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2015, un programme de mise à niveau qui touchera 150 000 PME. L'Algérie compte actuellement quelque 400 000 PME et aspire à en créer 200 000 autres, d'ici la fin 2014.