Le gouvernement persiste dans sa volonté de remettre de l'ordre dans le segment de la distribution des médicaments. Après avoir sommé les producteurs locaux de médicaments de constituer leurs propres réseaux de distribution, le gouvernement revient à la charge en promettant d'assainir le réseau des grossistes en médicaments. Partant d'un constat faisant état d'un nombre important de grossistes en produits pharmaceutiques qui interviennent dans la distribution, le ministre de la Santé de la population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès promet de réduire leur nombre. Lors d'une journée parlementaire sur le médicament, organisée jeudi dernier, M. Ould Abbès a annoncé l'adoption prochaine de mesures visant la réduction du nombre des grossistes des produits pharmaceutiques. "Le nombre est effectivement excessif et nous allons prendre des mesures pour le réduire", a-t-il souligné en réaction à un exposé sur la situation du commerce de gros de médicaments, présenté par le professeur Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie (SAP), lors de cette journée parlementaire. Selon l'exposé du professeur Benhamdine, il existe actuellement en Algérie 590 grossistes. M. Benhamdine juge "inadmissible" le nombre de grossistes en Algérie qui rend difficile le contrôle du marché du médicament. Il a expliqué qu'il suffisait de redéfinir le cahier des charges pour que "le terrain se nettoie de lui même". Selon lui, le cahier des charges doit être conforme aux normes appliquées partout ailleurs, soit un stock de 15 jours, la détention de 90% de la nomenclature médicale et la livraison dans un délai maximal de 48 heures. Le ministre a, en outre, évoqué la loi sanitaire qui sera, selon lui, présentée au gouvernement au mois de décembre prochain. M. Ould Abbès a souligné, dans ce sens, que ce sera une version "dépoussiérée et toilettée de la loi 85-05", ajoutant qu'elle permettra "l'assainissement de la pratique médicale". L'une des nouveautés de cette loi est, selon le ministre, la réglementation de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) qui sera fonctionnelle dans un "proche avenir", a-t-il dit. A ce sujet, M. Benhamdine a estimé, de son côté, que l'Etat doit subventionner, en partie, le budget de l'ANPP "puisque les calculs ont montré que les recettes ne peuvent même pas couvrir la masse salariale du personnel". Or la loi, a-t-il dit, prévoit une indépendance financière, avec le maintien de la tutelle du ministère de la Santé dans la gestion. M. Benhamdine a, par ailleurs, désapprouvé le fait que le texte de loi ne prévoit pas l'intégration du Laboratoire national du contrôle médical à l'ANPP, estimant que ceci lui ôte (à l'ANPP) la moitié de ses prérogatives. Interrogé sur la liste nationale des médicaments essentiels, M. Ould Abbès a déclaré qu'elle sera "revue à la baisse". "Nous sommes à 600 médicaments et c'est un peu trop", a-t-il jugé. Il a, toutefois, assuré que la liste des médicaments interdits à l'importation a été augmentée de 100 nouveaux autres pour atteindre ainsi 250. L'interdiction ne sera cependant effective qu'après la réception par le ministère d'un engagement écrit par les producteurs algériens d'assurer les quantités nécessaires pour couvrir le besoin national en médicaments pour l'année 2010. Sur les vaccins du virus H1N1, le ministre a indiqué que, durant la semaine prochaine, 5 millions de doses seront incinérées.