Le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU devait présenter, hier, devant le Conseil de sécurité son rapport sur l'attaque armée perpétrée lundi par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik dans les territoires occupés du Sahara occidental. A la demande du Mexique, l'un des dix (10) membres non-permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, cet organe onusien avait entamé mardi dernier les démarches pour convoquer une réunion d'information sur l'assaut militaire mené par Maroc contre la population sahraouie du "camp de la liberté" situé à 12 km de la ville d'El-Ayoun occupée. Le Mexique et la plupart des pays ont estimé que "la situation est dangereuse et nécessite une réunion du Conseil de sécurité le plus rapidement possible". Il est à souligner que le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU (DOMP) a été créé en 1992 pour assister le secrétaire général des Nations unies et les Etats membres dans leurs efforts de maintenir la paix et la sécurité internationales. La communauté internationale continue à exprimer sa condamnation et sa réprobation cinq jours après l'attaque marocaine contre des civils sahraouis du "camp de la liberté". En Angleterre, les députés britanniques ont exprimé jeudi par la voix du président de groupe parlementaire britannique de soutien au peuple sahraoui, M. Jeremy leur "vive condamnation" et appelé le gouvernement de leur pays à intervenir de "toute urgence" et faire "pression" sur le Maroc afin de mettre un terme à la répression qui s'abat quotidiennement sur la population sahraouie. Le département d'Etat américain a également réagi en faisant part de sa "préoccupation" face à la "tragique situation" prévalant au Sahara occidental, tandis que plusieurs membres du Congres ont appelé le président Barack Obama à une "intervention urgente". Dans ce contexte, Amnesty International a dénoncé la "brutalité" des forces marocaines d'occupation à El-Ayoun. "Cette brutalité est délibérée et tous les témoins ont été écartés. Journalistes, avocats, parlementaires, ONG sont interdits d'entrée" au Sahara occidental pour vérifier l'ampleur des événements à El-Ayoun occupée, souligne cette ONG qui estime en outre que le bilan des victimes "va s'alourdir puisque les forces armées et de police continuent leurs ratissages dans El-Ayoun avec une extrême violence". L'Union africaine (UA), de son côté, a exprimé sa "préoccupation" face aux "événements" d'El-Ayoun et appelé le gouvernement marocain de "s'abstenir de l'usage de la force et de privilégier la voie du dialogue comme seul moyen efficace pour résoudre la crise et créer des conditions plus propices à la recherche d'une solution durable au différend sur le Sahara occidental". L'UA a ainsi réaffirmé son soutien aux efforts en cours de l'ONU pour trouver une solution au conflit "conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". Par ailleurs, un rassemblement de solidarité avec le peuple sahraoui a été organisé, jeudi à Alger, pour dénoncer cette agression. Des représentants de plusieurs organisations et associations et des citoyens venus exprimer leur soutien au peuple sahraoui en ces pénibles circonstances, y ont participé. Les participants ont vigoureusement dénoncé l'agression barbare perpétrée par les forces marocaines contre des citoyens sahraouis désarmés, appelant les Nations unies à "intervenir d'urgence pour mettre un terme à ces violations répétées". Le Conseil de la nation a, de son côté, appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à œuvrer à la protection des vies et des biens du peuple sahraoui. Dans un communiqué publié jeudi, la commission des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté algérienne à l'étranger de ce conseil a appelé au respect des chartes internationales des droits de l'homme, invitant la communauté internationale à être "plus soucieuse" de l'application du référendum d'autodétermination au Sahara occidental comme elle l'a été pour d'autres régions du monde. La France et l'Union européenne se doivent de prendre des initiatives "urgentes" pour permettre l'application des résolutions des Nations unies consacrées par le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, a estimé, dans cet ordre d'idée, le Parti communiste français (PCF). Exprimant son "émotion" et son "indignation", le PCF a, de plus, affirmé que la France et l'UE "doivent agir pour une solution politique respectant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, dans l'intérêt de l'ensemble des peuples de la région".