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"L'urgence de la prise en charge des diabétiques non assurés sociaux" M. Noureddine Boucetta (président de la Fédération algérienne des associations de diabétiques)
Rencontré en marge des journées de sensibilisation sur le diabète au stade du 5-Juillet à Alger, le président de la Fédération algérienne des associations de diabétiques, M. Noureddine Boucetta, a bien voulu accorder ce bref entretien au quotidien Le Maghreb, pour évoquer les effets de la sensibilisation du grand public ainsi que la situation des diabétiques en Algérie, tout en insistant sur la prévention de cette maladie pathologique. Le Maghreb : Que pouvez-vous nous dire sur cette première journée de sensibilisation sur le diabète qu'organise votre Fédération en collaboration avec les laboratoires Novo Nordisk ? M. Noureddine Boucetta :Chaque année, la Fédération nationale des associations de diabétiques organise des journées de sensibilisation sur le diabète et cette année le thème choisi est "L'éducation et la prévention du diabète". Il faut savoir que pour mieux vivre, il faut assurer au moins les quatre points essentiels, à savoir le traitement, le régime alimentaire strict, les exercices physiques et l'auto-surveillance. Si on assure ces 4 points, il ne faut pas se mettre dans la tête que nous allons éradiquer le diabète, mais il est important de savoir qu'en les assurant on met un mur entre la maladie et ses complications. Donc, pour résumer et éviter le diabète, il faut soit suivre à la lettre les prescriptions du médecin traitant, soit assurer les 4 points cités si on n'est pas atteint du diabète. Pouvez-vous nous donner une idée sur le diabète en chiffres en Algérie ? Nous comptons 3 millions de diabétiques en Algérie. C'est l'équivalent de 10% de la population. Il faut juste savoir également que des efforts ont été consentis par le ministère de la Santé pour aider dans le traitement, le suivi et la sensibilisation de cette maladie, tout comme notre partenaire, les laboratoires Novo Nordisk. Mais, pour le moment, notre plus grand problème, ce sont ces malades du diabète non assurés qui représentent plus de 30% du nombre total des diabétiques que j'ai cité (3 millions, ndr). La maladie est en progression constante en Algérie et le comble c'est que 10% des diabétiques en étaient atteints sans le savoir. Et comment l'avez-vous découvert ? Eh bien, suite aux statistiques et aux bilans des spécialistes d'une part et aux journées de sensibilisations qu'on organise tout au long de l'année. Nous organisons plusieurs campagnes de sensibilisation durant l'année à travers le pays. Et c'est ce qui nous permet, entre autres, de découvrir de nouveaux malades qui, eux-mêmes ne savaient pas qu'ils étaient atteints. D'où l'importance de la sensibilisation. Quelles sont les solutions que vous préconisez d'abord pour ces patients non assurés sociaux ? Eh bien, là je demande l'aide de tous. En particulier du ministère de la Solidarité nationale. Je pense que cette institution étatique pourrait trouver une solution à ces cas en leur affectant, par exemple, un numéro d'immatriculation à la Casnos ou en leur octroyant des carnets gratuits afin de suivre leur traitement. En effet, beaucoup de personnes ne pouvant s'acheter des médicaments faute d'assurance, verront leur cas se compliquer davantage. Ce que nous voulons justement éviter à tout prix. Il est urgent donc de trouver une solution à cette catégorie de diabétiques quitte à la faire bénéficier du filet social. Comment entrevoyez-vous l'avenir des diabétiques en Algérie ? J'espère juste que les citoyens prennent bien conscience de cette maladie et de ses risques. Le citoyen doit d'abord être son propre médecin en s'adonnant aux 4 points que j'ai cité plus haut, par exemple. De plus, j'espère que du côté des responsables des hôpitaux et polycliniques, on aménage un service spécial pour le diabète du pied. Il faut surtout assurer la disponibilité des médicaments, surtout dans les officines conventionnées avec la Cnas. Il va de soit, que le suivi des enfants diabétiques en milieu scolaire est également d'importance. Celui des femmes enceintes, notamment en zones rurales, doit aussi être bien pris en charge. On vous cède, volontiers, la parole pour conclure De nature optimiste, je le demeure quant à la bonne sensibilisation de nos citoyens pour éviter ou bien soigner cette maladie et je saisis cette occasion pour remercier les Laboratoires Novo Nordisk pour toute l'aide et l'assistance qu'elle nous a apportées ainsi que le ministère de la Santé qui ne ménage aucun effort pour nous aider également. Entretien réalisé par Saïd Ben