L'Algérie compte 3 millions de diabétiques, soit 10% de la population. Ce sont les chiffres avancés par Jean Paul Digy, directeur général de Novo Nordisk, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du diabète qui se déroulera jusqu'au 14 du mois en cours au Complexe olympique Mohamed Boudiaf à Alger. Selon le même responsable, l'Etat algérien débourse plus de 300 millions de dollars par an pour la prise en charge médicale des diabétiques. De par le monde, 285 millions de nouveaux cas sont recensés annuellement. «Ce chiffre risque de doubler d'ici 20 ans», prévient M. Digy. Pour lui, il est impératif de ralentir le fléau et encourager l'autonomisation des patients pour faire reculer les complications. Dans ce contexte, il a annoncé que les résultats d'une vaste étude menée au sein de la population de la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient) relative au diabète, sera présentée aujourd'hui (dimanche) au niveau de l'atelier du village «Changeons le diabète». Le but de cette enquête est d'informer sur l'étendue de cette maladie qui réduit l'espérance de vie à 45 ans dans les pays africains et 65 ans en Europe. Le risque est plus élevé chez les femmes qui représentent 40% des cas atteints de diabète. «Même la population juvénile n'en est pas épargnée», souligne M. Digy. Pour aider et orienter les sujets malades, la Fédération internationale des diabétiques a lancé sur son site un test permettant aux diabétiques de contrôler leur maladie et mesurer les facteurs de risques, a annoncé le même responsable. L'année 2010 marque la seconde édition de la campagne 2009/2013 consacrée à «L'éducation et la prévention du diabète». 2010 cible le grand public en l'invitant à s'occuper activement de sa santé et de son bien-être. Et pour revaloriser l'importance de l'activité physique dans la prévention, un village a été dressé au sein de l'esplanade du Complexe olympique. Il a été structuré sous forme de 10 chapiteaux gérés par des spécialistes chargés d'informer, de sensibiliser et de conseiller sur le diabète. Justement, sur ce chapitre, le représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports a noté que le sport joue un rôle prépondérant sur le plan physique. «L'effort physique ne demande pas des moyens colossaux mais une discipline et une volonté d'adopter une hygiène de vie convenable», a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «Pour faciliter l'accès au sport, le ministère investit pour l'édification de structures omni-sportives au niveau de chaque commune». Dans ce contexte, un marathon ayant regroupé plus de 600 personnes (adultes et enfants), s'est déroulé pour marquer l'évènement. Pour sa part, Noureddine Boucetta, président de la Fédération nationale des associations des diabétiques, a souligné que son institution s'est engagée à mener de vastes campagnes de sensibilisation à l'échelle nationale. «Nous œuvrons aux côtés des spécialistes et du personnel de la santé pour sensibiliser sur les risques du diabète afin de mieux le prévenir», dit-il. Par ailleurs, pour la première fois en Algérie, la célébration de la Journée mondiale du diabète s'es caractérisée par l'illumination en bleu de l'édifice de la «Coupole» afin de marquer l'évènement. Au total, plus de 1500 monuments, bâtiments et sites à travers le monde ont été illuminés pour la célébration de cette journée. Ainsi, la couleur bleue est devenue le symbole du diabète et le logo de la Journée mondiale du diabète.