La conférence sur l'entrepreneuriat États-Unis/Maghreb que vient d'initier le Département d'État américain et le réseau US - Algeria Business Council, du 1er au 2 décembre prochain à Alger, renseigne sur l'intérêt particulier que porte désormais les USA à notre pays. Organisé par le président Barack Obama, ladite conférence " réunira décideurs économiques maghrébins et américains, jeunes entrepreneurs ainsi que des représentants de réseaux de diasporas qualifiés, originaires de la région " annonce-t-on. Cela augure surtout qu'Obama se tourne vers l'Algérie, qu'il replace sur l'échiquier des partenaires économiques. Realpolitik oblige, le pays de l'Oncle Sam considère de nouveau le Maghreb comme une entité politique. L'Algérie représente aux yeux des Etats-Unis beaucoup d'intérêts et d'opportunités qu'il va falloir exploiter en dehors des hydrocarbures. Pays émergent à potentiel élevé et politiquement stable, notre pays dispose de beaucoup d'attraits susceptibles d'intéresser les Américains qui doivent chercher de nouvelles formes et sources d'investissement pour la relance de leur économie souffrante. L'emploi reste bloqué et le chômage a atteint un taux avoisinant les 10 %. Un peu plus, de huit millions de postes ont disparu depuis le début de la crise. Les ménages s'endettent de plus en plus tout comme la dette publique qui a pris ses envolées. Le seul avantage dont dispose le président américain ce sont ses prérogatives immenses en matière de politique étrangère. Et c'est sur ces mêmes prérogatives que compte, apparemment, Barack Obama qui a décidé de prendre son bâton de pèlerin et d'aller prêcher. Son périple le mènera en Algérie à travers un programme que le département des affaires étrangères a concocté. L'Algérie, qui avait rompu ses relations diplomatiques avec le " Grand Satan " américain durant presque 10 ans (de 1967à 1974) reprend langue avec les USA. Ce sont d'abord les hydrocarbures qui parviennent à réchauffer les liens. Plusieurs entreprises opèrent au Sud. L'on peut compter Anadarko, Haliburton, Schlumberger, BP, Amoco-Arco, Exxon, Amerada Hess et Burlington. C'est la question de lutte anti-terroriste qui a ensuite renforcé les relations bilatérales, grâce notamment à l'expérience des Algériens en matière de lutte anti terrorisme, et qui a été l'argument d'une nécessité de coopération entre les deux pays. Mais cette fois-ci, c'est la crise mondiale et particulièrement américaine qui contraint les Etats Unis à se tourner vers l'Algérie. Et ils ne sont pas seuls, d'ailleurs. Mais, quel serait donc notre intérêt à moyen et long terme ? Acquérir un savoir-faire qui nous a été tellement refusé tout comme la vente d'armement ? Mais encore ! Un leadership ? Pourquoi pas donc ! L'Algérie mérite bien un tel repositionnement " légitime " en tant que leader maghrébin et partenaire incontournable ! La récente déferlante des pays se succédant à toquer à la porte Algérie laisse planer le doute quant à une sincère ambition de partenariat. La preuve, de tous les invités et hôtes arrivés ces jours ci, rares sont ceux qui souhaitent acheter mais pensent surtout à vendre ! Les espoirs de partage, par temps de disette, d'un " gâteau providentiel " avec une telle voracité laisse pantois.