Un colloque international portant le thème “Langues et entreprise” a été organisé, mardi dernier, par le laboratoire “Laros” relevant de l'ILE d'Oran. En effet, plusieurs sujets ont été débattus et mis en exergue au cours du deuxième jour de ce colloque notamment, la nécessité d'assurer à l'étudiant une formation utile à son devenir professionnel, dans une langue qui répond aux exigences et à la demande du marché du travail. Ainsi de nombreux intervenants ont participé à ce débat. Mme Christine Demaison, germanophone et chargée de mission à l'Ecole des mines de Paris, a évoqué, dans sa communication sur les "licences professionnelles, masters professionnels, Grandes écoles: aspects divers de l'apprentissage des langues en vue d'une professionnalisation", l'intérêt que porte cet établissement aux langues et le défi de l'adaptabilité de la formation aux besoins de l'entreprise. Pour l'oratrice, toute carrière future de l'étudiant ne peut être perçue que dans le cadre de la mondialisation."C'est dans ce contexte, a-t-elle expliqué, que la langue est abordée comme une forme d'enseignement d'ouverture, en tenant compte de la mobilité internationale et de connaissance des autres cultures". Prenant l'exemple de l'Ecole des mines de Paris, elle a expliqué que celle-ci n'œuvre pas seulement pour permettre une meilleure maîtrise de la langue par l'étudiant, mais à développer des compétences professionnelles dans la langue. Mme Demaison a également évoqué la place que doit occuper la culture dans l'apprentissage d'une langue afin que l'apprenant puisse "acquérir à la fois, un savoir, un savoir-faire, aller vers son interlocuteur et respecter l'autre". Cette nécessité de distinguer le volet linguistique et le volet civilisationnel et culturel dans la formation des langues, a été également abordée par Mme Bahia Nadia Ouhibi, enseignante au département de français de l'ILE d'Oran, qui a également donné un aperçu sur les efforts entrepris, au niveau de cette structure, pour mieux préparer l'étudiant aux exigences du monde du travail et de l'entreprise, par le biais de modules spécifiques à la communication écrite et orale, au développement des facultés de synthèse et de critique, dont la maîtrise serait un atout considérable pour le postulant à un emploi. L'économiste, Bouchama Chouam, de l'université d'Oran a, dans sa communication intitulée "Approche lexicologique de l'enseignement du registre économique", évoqué les difficultés rencontrées dans la définition d'un lexique en langue nationale spécifique aux sciences économiques. S'appuyant sur son expérience personnelle, puisqu'il a été envoyé, en 1983, en Jordanie et en Syrie pour mieux maîtriser la langue arabe afin qu'il puisse, ensuite, enseigner normalement à l'université. Cet économiste s'est longuement attardé sur toutes les difficultés rencontrées dans la définition d'un lexique traduisant fidèlement en langue nationale des termes et des notions économiques, conçus et pensés par des anglophones. M. Chouam a également parlé du rôle atomisé des normalisateurs dans le monde arabe et leur difficulté de définir des termes équivalents et de les mettre à la portée des utilisateurs. L'orateur, dans un souci de donner une chance à chaque étudiant de s'insérer dans le monde du travail, a prôné la nécessité d'être au diapason des réalités du terrain et d'opter pour une langue de formation puis de travail qui est celle utilisée par toutes les entreprises. Les travaux de ce colloque international, se sont poursuivis, mardi après-midi, au niveau des trois ateliers français, allemand et anglais pour aborder des thèmes spécifiques se rapportant à la problématique de cette rencontre, marquée par la présence d'invités venus de France, d'Allemagne et d'Autriche.