L'Iran, qui présidera l'Opep en 2011, a affirmé dimanche que l'économie mondiale ne serait pas ffectée par un pétrole à 100 dollars le baril, tout en jugeant les prix actuels adaptés. "Un prix du pétrole atteignant les 100 dollars (le baril, ndlr) n'affecterait pas l'économie mondiale", a déclaré Mohammad Ali Khatibi, qui représente l'Iran à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). M. Khatibi, cité par l'agence Shana, du ministère iranien du Pétrole, a estimé que la fourchette actuelle de 70 à 90 dollars le baril était "appropriée". "Pas seulement les producteurs, mais aussi les consommateurs, conviennent que 70 à 90 dollars est un prix approprié pour le pétrole, car il encourage les investissements et n'affecte pas l'économie mondiale", a-t-il ajouté. Globalement satisfaite du prix du pétrole, l'Opep, qui sera présidée en 2011 par l'Iran, deuxième producteur de l'organisation, a reconduit jeudi ses quotas de production fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009. Cette décision, prise pour la sixième fois consécutive, n'était pas une surprise: la quasi-totalité des douze pays membres, qui pompent près de 40% du pétrole mondial, jugent en effet adéquats les prix actuels, du brut. Notons que les prix du pétrole grimpaient hier en début d'échanges européens, confortant leur rebond entamé la veille dans un marché toujours soutenu par un affaiblissement de la monnaie américaine face à un euro porté par des signes encourageants sur l'Irlande. Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, devenu mercredi le nouveau contrat de référence, s'échangeait à 85,94 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, en hausse de 89 cents par rapport à la clôture de la veille. A la même heure sur les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre progressait de 44 cents à 82,29 dollars. "Il semble que l'Irlande soit sur le point d'accepter un plan de sauvetage (de l'Union européenne et du Fonds monétaire international) pour le secteur bancaire du pays: cela contribue à faire monter l'euro face au dollar, ce qui en retour tire les cours du brut vers le haut", commentait David Hart, analyste de Westhouse Securities. Les inquiétudes sur la situation budgétaire critique de l'Irlande, confrontée à un déficit colossal susceptible de déstabiliser la zone euro, s'apaisaient sensiblement, alors que des experts européens et du FMI poursuivaient vendredi à Dublin des discussions sur un probable plan de secours de "plusieurs dizaines de milliards de dollars". Dans ce contexte, l'euro remontait au-dessus du seuil de 1,37 dollar. Cette dépréciation du billet vert était de nature à rendre plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour tous les investisseurs munis d'autres devises. "L'aversion pour les actifs les plus risqués a sensiblement diminué, avec l'espoir et la perspective d'un plan de secours pour l'Irlande, l'euro gagne du terrain face au dollar, ce qui soutient les prix", confirmait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital. "Mais nous avons également affaire à un rebond technique, avec une vague d'achats qui intervient logiquement après les très substantielles pertes accusées par les cours du pétrole depuis le début de la semaine", poursuivait M. Kryuchenkov. Affolés par l'idée d'un éventuel relèvement des taux d'intérêt en Chine et des difficultés budgétaires rencontrées par l'Irlande, les investisseurs avaient favorisé le dollar et fui les investissements jugés plus risqués, comme les matières premières. Les cours du baril avaient alors dégringolé de quelque 4 dollars sur les seules séances de mardi et mercredi, descendant jusqu'à 80,06 dollars à New York, avant de remonter nettement jeudi (+1,41 dollar à New York, +1,77 dollar à Londres) à la faveur d'un fort repli de la devise américaine.