Le tribunal correctionnel de Chéraga a prononcé, hier, son verdict dans l'affaire opposant la Banque nationale d'Algérie (BNA) au directeur général de la SPA BIT Company, une filiale du groupe Blanky, Idir Cherfaoui, et l'ex-directeur de l'agence BNA de Staouéli. Accusés dans cette affaire, ces derniers ont été condamnés, chacun, à quatre années de prison ferme. Le tribunal a également interdit à l'ex-directeur de l'agence BNA de Staouéli d'exercer toute activité dans le secteur bancaire pour une durée de cinq années. Lors de son réquisitoire au cours du procès, qui s'est tenu le 21 avril en cours, le représentant du ministère public a demandé une peine de dix années de prison ferme à l'encontre de Idir Cherfaoui et de l'ex-directeur de l'agence BNA de Staouéli. Le représentant du ministère public a demandé, également, la saisie des biens immobiliers du directeur général de la SPA BIT Company. Le tribunal a, d'autre part, annoncé la désignation d'un expert financier pour "évaluer le préjudice financier causé à cette banque". Les deux accusés ont été mis en détention préventive, en 2006, après que le directeur régional de la BNA eut déposé plainte à leur encontre. Idir Cherfaoui est accusé d'avoir bénéficié de crédits bancaires d'un montant global de 800 milliards de centimes, "sans mettre à la disposition de la BNA les garanties nécessaires pour l'obtention d'un tel crédit". L'ex-directeur de l'agence BNA de Staouéli, mis en cause dans cette affaire est, quant à lui, accusé de "complicité". Les accusations retenues contre Idir Cherfaoui ont été contestées par ses avocats qui estiment que leur client dispose de biens qui dépassent largement les 800 milliards de centimes et qu'il a hypothéqué des biens d'une valeur de 1 400 milliards de centimes. Des biens qui couvrent largement les crédits documentaires dont a bénéficié le DG de la SPA BIT Company. Les avocats de la défense ont également insisté sur le fait que la police d'assurance souscrite par leur client le couvre à hauteur de 1 500 milliards de centimes. Pour rappel, la SPA BIT avait importé, en 75 opérations, de la marchandise pour une valeur de 800 milliards de centimes qu'elle a payé grâce au crédit obtenu auprès de la BNA et ce, "sans payer les 75 % du crédit par signature". La DRE de la BNA qui a reproché à l'ex-directeur de l'agence de Staouéli d'avoir fourni des documents permettant à Idir Cherfaoui de faire sortir cette marchandise de la zone douanière, aurait exigé le paiement cash des 75% du crédit. Des cadres du groupe Blanky avaient affirmé que "la convention qui nous lie avec la BNA nous octroie le droit de nous acquitter des 75% restants de crédit dans des délais de 9 et 18 mois".